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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 2
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0187

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J 68

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

predella consacrée à un miracle de ce saint. Or M. Frizzoni a découvert, au
Vatican, un tableau de forme allongée, qui représenterait, suivant la tradition,
un miracle de saint Hyacinthe, mais qui ne serait autre chose que la predella du
tableau de Bologne. L’œuvre figure en effet un miracle de la vie de saint Vincent :
une princesse miraculeusement sauvée dans l’écroulement d’un édifice où elle
écoutait une prédication du saint. Mais la facture du tableau du Vatican, abso-
lument différente de celle de Costa, rappelle davantage celle d’Ercoie lioberti, et
par suite de son compatriote et ami Francesco Cossa. La ressemblance des noms,
et la renommée ultérieure de Costa expliqueraient la confusion de Vasari. Après
avoir ainsi reconstitué la predella du tableau, M. Frizzoni essaie de reconstituer le
tableau lui-même : il croit l’avoir trouvé dans une peinture de la National Gallcry
de Londres, attribuée par le catalogue (n° 597) à Marco Zoppo, et figurant un
saint en habit de dominicain. Deux volets appartenant au même ensemble, et qui
se trouvent à Ferrare dans une collection particulière, prouvent en effet que le
saint ainsi représenté n’est pas, comme le croit le catalogue de Londres, saint
Dominique, mais bien saint Vincent de Ferrare. M. Frizzoni donne, à l’appui de
son ingénieuse hypothèse, les reproductions des diverses pièces : elles semblent
bien établir l’identité de leur auteur, et il est sûr qu’elles démentent entièrement
les attributions faites à Costa et à Zoppo.

Dans la livraison de juin de la même Revue, M. Max Rooses décrit un tableau
de Rubens, représentant des Dryades et des Faunes, et faisant partie de la
collection de M. Menke, à Anvers. Ce tableau a appartenu jadis au duc de Kent,
le père de la Reine Victoria. Il date du séjour de Rubens en Italie, et n’aurait
pas dans l’œuvre du maître llamand une importance bien grande, si Rubens, dans
un tableau du Musée de Madrid (nQ 1587) n’avait, trente ans plus tard, refait le
même sujet avec des changements de détail qui rendent la comparaison très
instructive. La composition générale est restée la même : à peine une ou deux
nymphes ont-elles pris, dans le second tableau, des poses moins classiques et plus
abandonnées. Mais le paysage a revêtu un aspect infiniment plus vivant. Le soleil
est devenu plus chaud et la lumière plus intense. Les couleurs, aussi, se son
animées : l’incarnat s’est chargé de cet éclat perlé qu’il a dans les dernières
peintures de Rubens. Enfin, il est manifeste que Rubens a cherché davantage,
dans le tableau de Madrid, à faire concourir tous les détails de sa composition et
de son coloris à une impression totale de sensualité bruyante. 11 serait à souhaiter
que l’on multipliât ces études comparatives pour lesquelles l’œuvre de Rubens
fournit une si abondante matière. Il en est un peu de lui comme de Gluck : il
a eu, de plus en plus, un vocabulaire de lignes et de couleurs, qu’il destinait
à traduire, par leur combinaison, tels ou tels sentiments. Ne serait-il pas curieux
d’établir au moins les traits principaux de ce vocabulaire pittoresque?

Dans la livraison du 11 octobre, M. Richard Graul commence une savante
étude sur la collection de portraits antiques récemment découverts en Egypte,
à El-Faiyoum, par M. Théodore Graf, de Vienne. C’est la première fois que l’on
possède une galerie entière de ces merveilleux portraits égyptiens, dont quelques
rares spécimens, au Louvre, peuvent faire deviner l’étonnant réalisme et la
puissante vie. M. Graul, dans celte première partie de son élude, s’occupe uni-
quement de la date et de la provenance des peintures d’El-Faiyoum.
 
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