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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 2
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0193

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

père, notamment dans le passage où, à propos de son maître préféré, Mantegna,
Giovanni énumère et définit les quali lés du peintre parfait.

A la mort de son père (1494), Raphaël reste à Urbin, et c’est seulement en
1499 qu’il entre dans l'atelier du Pérugin. Pendant ces cinq ans, il suit les leçons
du seul grand peintre qui était alors à Urbin, de celui qui, bien plus que le Péru-
gin, est son éducateur artistique, de Timoteo délia Vile. Cette influence de délia
Vite, établie déjà par Morelli, est démontrée par M. de Lutzow de la façon la plus
décisive. La Vierge entre les saints Créscent et Vital, à la Brera de Milan, la Sainte
Marguerite, appartenant à M. Morelli, les assiettes en majolique du Musée Correr
de Venise, enfin l’admirable Portrait de jeune homme, à l’Université d’Oxford
(représentant, d’après M. de Lutzow, Raphaël lui-même), ces oeuvres de délia
Vite ressemblent, de la façon la plus évidente, aux premières compositions de
Raphaël, et présentent même quelques traits que Raphaël gardera jusqu’au bout.
M. de Lutzow aborde ensuite l’étude des premiers ouvrages de Raphaël. Le dessin
et le tableau du Rêve d’un chevalier lui paraissent dater de la même époque : la
supériorité du dessin s’explique par l’inexpérience en peinture du jeune homme de
quinze ans. Le second ouvrage de Raphaël est le petit Saint Michel du Louvre; le
troisième et le dernier de cette première manière d’Urbin, est le tableau des Grâces,
de Chantilly. M. de Lutzow essaie d’établir que chacun de ces trois ouvrages est
entièrement pur de l’influence du Pérugin, et que tous trois témoignent, au con-
traire, de l’influence de délia Vite.

Dès son entrée à l'atelier du Pérugin commence pour Raphaël une seconde
période : de peintre de genre il devient peintre de Madones. Avec une patience et
une pénétration admirables, M. de Lutzow suit, pas à pas, les effets de cette direc-
tion nouvelle dans l’œuvre de Raphaël : il analyse successivement les dessins de
vierges d’Oxford, le dessin de la Vierge à la grenade de l’Albertina, le dessin au
crayon d’argent de Lille, les études pour le Couronnement de Marie, au British
Muséum, et une série de merveilleux dessins de l’Albertina, témoignant l’efface-
ment progressif de l’influence de délia Vite. Dans les livraisons suivantes, M. de
Lutzow promet d’étudier les rapports de Raphaël avec Pinturicchio.

M . Bode a annoncé lui-même, dans l’étude qu’il a donnée ici sur les sculptures
italiennes du Musée de Berlin, la publication d’un catalogue illustré de cette pré-
cieuse collection1. Nous sommes trop heureux de laisser la parole, pour rendre
compte de cet ouvrage, à un critique plus autorisé. Voici la note que veut bien
nous communiquer M. Courajod :

« Les remarquables articles de M. Wilhelm Bode, publiés ici même, ont appris
aux lecteurs de la Gazette des Beaux-Arts ce que sont les belles collections des
sculptures modernes du Musée de Berlin. Dans l’organisation des musées royaux
prussiens, le département de la « sculpture des époques chrétiennes » correspond
à peu près à ce qu’est ou plutôt à ce que devrait être à Paris et au Louvre, le
département de la « sculpture et des objets d’art du moyen âge, de la Renais-
sance et des temps modernes ». Modeste annexe du département de la sculpture 1

1. Musées royaux de Berlin. Description des sculptures des époques chrétiennes, par
Wilhelm Bode et Hugo von Tschudi. Berlin, W. Spemann, 1888, in-i° de 263 pages,
68 planches héliographiques et 70 gravures en relief dans le texte.
 
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