Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Phillips, Claude: Exposition d'hiver de la Royal Academy: correspondance d'Angleterre
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0285

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

EXPOSITION D’HIVER DE LA ROYAL ACADEMY.

ette vingtième exposition d’œuvres de maîtres anciens
à Burlington Ilouse démontre une fois de plus l’inépui-
sable richesse des collections privées de l’Angleterre. Les
salles de l’Academy ne contiennent cette année aucun
tableau d’origine italienne ou espagnole; ces deux Écoles
ayant été si brillamment représentées dans les exposi-
tions précédentes, on s’est sagement abstenu d’en mon-
trer des échantillons de qualité inférieure à côté des mer-
veilles des Écoles hollandaise et flamande, de l’École
française du xvme siècle, et de l’École anglaise, que cette fois-ci encore on est
parvenu à réunir.

Deux salles entières sont remplies par l'œuvre du portraitiste Franck Holl,
décédé il y a quelques mois à peine, au moment de l’épanouissement complet de
son vigoureux talent. L’Academy a tenu à honorer un de ses membres les plus
goûtés du public en le plaçant à côté des plus grands maîtres du temps passé;
mais l’occasion n’était peut-être pas très discrètement choisie pour mettre en évi-
dences ses qualités indiscutables. C’est faire subir au regretté peintre un voisinage
bien dangereux que d’exposer ses œuvres dans une salle absolument contiguë à
celle qui contient un merveilleux choix des plus beaux portraits de Rembrandt.

Certains Musées, et surtout ceux de Saint-Pétersbourg, du Louvre et de Casse!,
peuvent se vanter de posséder de plus nombreuses séries des œuvres de ce grand
maître; mais je doute que, au point de vue du choix, de l’importance et de la
conservation des toiles, aucune de ces collections puisse l’emporter sur la réunion
que présente actuellement le Salon d’honneur de l’Academy. Parmi ces œuvres
célèbres, et pour la plupart souvent décrites, apparaissent, si je ne me trompe,
pour la première fois en public, deux porlraits de grandes dimensions et de haute
importance, qui ont échappé aux récents biographes de Rembrandt, et même
aux recherches enthousiastes du docteur Bode, qui a passé en revue et catalogué
presque tout l’œuvre peint du maître. C’est d’abord un magnifique portrait du
peintre par lui-même, différant beaucoup de tous ceux qui composent l’intermi-
nable série que nous connaissons déjà. La toile est signée ainsi : Rembrantf. 1638.
 
Annotationen