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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Cette supposition se trouve confirmée par l’examen d’un livre illus-
tré de la même époque, qui nous était inconnu en 1885, et intitulé :
Epistole evangelii vulgare et Istoriate, gothiques, in-folio. Au verso
du premier feuillet : Al nome sia ciel nostro signor Jesu Christo... etc.,
sept lignes de texte, un petit bois, et, au-dessous, douze lignes de
texte. Au recto du second feuillet, l’encadrement de la page 4 de la
Vie des Saints de 1493 h Au milieu, une gravure au trait, de 123 mm.
sur 113 mm. de haut, représentant le Jugement dernier, de la
même grandeur que celle de la Vie des Saints de Giovanni Ragazo
(1491)1 2. Le tympan de l’encadrement diffère : ici, on ne voit que le
buste nu du Christ; au centre de la composition, le Christ, assis,
dans sa gloire et entouré de chérubins ; il tient une croix dépas-
sant un peu sa tète ; à droite, à la hauteur de la bouche, un glaive
disposé horizontalement; à gauche, un lis, au-dessus duquel on
lit : YENITE BENEDITI ; dans chacun des angles supérieurs, un
ange soufflant de la trompette. A gauche, à la hauteur du Christ,
le groupe des élus, dont le premier porte une bannière avec le mot
ABEL. A droite, à la même hauteur : ITE. MALEDIT1. IN. IGNEM.
ETERNVM. Au-dessous, les damnés, dont l’un porte une bannière
avec le mot CAIN. De chaque côté, un ange soufflant de la trom-
pette. En bas, les élus sortant de leurs sépultures, les uns ne lais-
sant voir que leur tète, les autres se montrant à mi-corps; un
seul dressé en pied, tout à fait dans le coin à gauche. Dans l’angle
de droite, la marque b.
Cette gravure, quelle que soit sa valeur artistique, nous parait
de la même main que les bois de l’édition sans date des Méditations.
Déjà, dans notre étude de 1885, nous avions constaté la ressemblance
de ces bois avec ceux du Dante, de la Bible de Mallermi, et autres
signés b; mais nous n’avions rencontré, sous la même signature,
aucun bois dépassant la dimension des gravures ornant les Médi-
tations sans date. Or, la gravure des Epistole e evangeli vulgari, étant
dans ce cas, fournit ainsi un élément de comparaison plus sûr que les
petites vignettes du Dante et de la Bible de Mallermi sur lesquelles
nous avions appuyé nos premières conjectures. Placé en regard des
planches des Méditations, le Jugement dernier présente avec elles des
similitudes qui nous semblent ne devoir laisser aucun doute sur
l’identité de l’origine.
1. A propos..., p. 32.
2. A propos..., p. 29.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Cette supposition se trouve confirmée par l’examen d’un livre illus-
tré de la même époque, qui nous était inconnu en 1885, et intitulé :
Epistole evangelii vulgare et Istoriate, gothiques, in-folio. Au verso
du premier feuillet : Al nome sia ciel nostro signor Jesu Christo... etc.,
sept lignes de texte, un petit bois, et, au-dessous, douze lignes de
texte. Au recto du second feuillet, l’encadrement de la page 4 de la
Vie des Saints de 1493 h Au milieu, une gravure au trait, de 123 mm.
sur 113 mm. de haut, représentant le Jugement dernier, de la
même grandeur que celle de la Vie des Saints de Giovanni Ragazo
(1491)1 2. Le tympan de l’encadrement diffère : ici, on ne voit que le
buste nu du Christ; au centre de la composition, le Christ, assis,
dans sa gloire et entouré de chérubins ; il tient une croix dépas-
sant un peu sa tète ; à droite, à la hauteur de la bouche, un glaive
disposé horizontalement; à gauche, un lis, au-dessus duquel on
lit : YENITE BENEDITI ; dans chacun des angles supérieurs, un
ange soufflant de la trompette. A gauche, à la hauteur du Christ,
le groupe des élus, dont le premier porte une bannière avec le mot
ABEL. A droite, à la même hauteur : ITE. MALEDIT1. IN. IGNEM.
ETERNVM. Au-dessous, les damnés, dont l’un porte une bannière
avec le mot CAIN. De chaque côté, un ange soufflant de la trom-
pette. En bas, les élus sortant de leurs sépultures, les uns ne lais-
sant voir que leur tète, les autres se montrant à mi-corps; un
seul dressé en pied, tout à fait dans le coin à gauche. Dans l’angle
de droite, la marque b.
Cette gravure, quelle que soit sa valeur artistique, nous parait
de la même main que les bois de l’édition sans date des Méditations.
Déjà, dans notre étude de 1885, nous avions constaté la ressemblance
de ces bois avec ceux du Dante, de la Bible de Mallermi, et autres
signés b; mais nous n’avions rencontré, sous la même signature,
aucun bois dépassant la dimension des gravures ornant les Médi-
tations sans date. Or, la gravure des Epistole e evangeli vulgari, étant
dans ce cas, fournit ainsi un élément de comparaison plus sûr que les
petites vignettes du Dante et de la Bible de Mallermi sur lesquelles
nous avions appuyé nos premières conjectures. Placé en regard des
planches des Méditations, le Jugement dernier présente avec elles des
similitudes qui nous semblent ne devoir laisser aucun doute sur
l’identité de l’origine.
1. A propos..., p. 32.
2. A propos..., p. 29.