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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 4
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Essling, Victor Masséna: Notes complémentaires sur quelques livres à figures vénitiens de la fin du XVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0317

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286

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Aux nombreuses éditions vénitiennes des Méditations que nous
avons déjà signalées, il convient d’ajouter une édition tellement
rare que nous n’en connaissons qu’un seul exemplaire; encore est-il
incomplet puisqu’il lui manque le titre et un feuillet se rapportant à
l’entrée du Christ dans Jérusalem.

Au lieu de commencer, comme toutes les autres éditions, par la
Résurrection de Lazare, cet exemplaire débute par la Meditatione
corne il nostro signore Jesu intro cosi humilmente in Hierusalem mostrando
una grandissima hu milita de b Cette méditation est ornée d’un grand
bois de 115 millimètres de largeur sur 110 de hauteur, entouré
d’une bordure à fond noir, remarquable autant par l’excellence de la
taille que par la beauté du dessin. La scène représente le Christ
monté sur un âne, la main droite levée; le conducteur de l’animal
tourne la tête vers le Seigneur; à droite, une foule de figures nimbées.
Cette gravure ne nous parait pas inférieure aux plus belles du Songe
de Poliphile : le sentiment, le faire, les attitudes, les draperies sont
les mêmes ; la taille en est tout à fait semblable à celle du bois du
Songe. 11 y a plus : si l’on rapproche cette gravure d’un des
Triomphes de THypnérotornachie (Triumphus quartus, verso L1I1I), elle
semble une reproduction d’une portion de ce bois. Les deux ânes
présentent la même allure, la même expression de tête posée sur un
cou très allongé, la même bosse faisant saillir l’arcade sourcilière
gauche2. Les deux personnages montant les ânes ont eux aussi la
même attitude penchée en avant; leurs vêtements dessinent les
mêmes plis sur la jambe droite; les chevaux sont traités d’une

Au-dessous de la gravure : Cantalycii epigrammatum liber ad po | lydorum
Tgbertum cœsenatem equitem \ comitemque (en lettres capitales). Grand P orné au
trait. Registre : a-8 jusqu'à f-4. A la fin : Impression Venetiis per Matlieum Cap-
casam \ parmensem unno incarnationis domini. M.CCCC. | LXXXXIII. die XX.
Januarii (Bibl. Nat , réserve, M.YC. 81). Il est clair que la vignette du Nicolaus
Ferettus n’est qu’un emprunt fait, après deux ans d’intervalle entre les deux publi-
cations, aux Epigrammata de Capcasa.

i. Le colophon est ainsi conçu : Finisse le devotissime meditatione del nostre
signor Misse? Jesu Christo ad honoré et glorià suce stampata in Venetia Adi 1III
de Aprile del Mille cinquecento.

2. Ajoutons que ces deux àneo semblent copiés sur celui que Giotto a placé dans
une de ses fresques de Padoue (Voy. VHistoire de l’art pendant la Renaissance,
par M. Eug. Müntz, t. Ier, p. 286).
 
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