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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 4
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Essling, Victor Masséna: Notes complémentaires sur quelques livres à figures vénitiens de la fin du XVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0323

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QUELQUES LIVRES A FIGURES VÉNITIENS.

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de l’Enfant divin, et cinq petits anges dont l’un offre une fleur à
Jésus, pendant que ses quatre compagnons jouent de divers instru-
ments. Les mots Ave Regina cœlorum, etc., qu’on lit au-dessous de la
gravure, ont été écrits sur une feuille qui ne fait pas partie de
l’estampe. Toute la gravure a été légèrement coloriée à Taquarelle
en bleu, jaune et violet ; les contours ont été repris à la plume. Ces
altérations ont nécessairement un peu modifié le travail primitif;
cependant il est facile de reconnaître dans cette gravure ainsi retou-
chée une belle oeuvre de la fin du xv° siècle, due à un maître véni-
tien de Padoue, de Vérone, de Vicence ou de quelque autre ville de
la terra ferma.

Ce bois, dont on s’explique le placement à l’intérieur d’un Saint
Jérôme, n’a rien de commun avec les illustrations des livres vénitiens
de la même époque. Il est évidemment la reproduction d’une oeuvre
peinte, peut-être du panneau central d’un tableau d’autel.

La composition largement classique, le style élevé, le groupement
des personnages, en un mot le caractère général de l’œuvre accuse la
reproduction d’un de ces pieux tableaux qui sortaient alors de tous
les ateliers des peintres italiens. Nous ne saurions en désigner l’auteur
qui, touten appartenant à quelque école du Nord, s’est souvenu, dans
l’exquise et délicate Sainte Catherine, des idéales figures de femmes
de Fra Angelico.

Toute différente, répétons-le, des illustrations vénitiennes d’alors,
cette gravure, quelque intéressante qu’elle soit, ne pouvait apporter
aucun élément nouveau à une future histoire des livres à figures con-
temporains. Mais nous devions la signaler, parce que des gravures
typographiques reproduisant une peinture sont rares à la fin du
xve siècle, et que celle-ci a une valeur d’art exceptionnelle. Il faut
féliciter chaudement l’éminent bibliothécaire d’avoir su découvrir
dans ce fonds si riche de la Marciana un document aussi précieux.

DUC DE RIVOLI.
 
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