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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

DOI issue:
Nr. 4
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Molinier, Émile: Le musée Poldi-Pezzoli à Milan, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0342

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310

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

meubles modernes que l’on trouve dans les salles du Musée Poldi
peuvent sembler déplacés ou démodés au milieu d’une collection
artistique de premier ordre, si l’on peut regretter que le donateur
n’ait pas exprimé le désir que l’on fit disparaître de sa collection des
objets, pour lui souvenirs de famille, mais qui provoquent le sourire
des visiteurs, combien ne doit-on pas le remercier de n’avoir pas
demandé que l’on formât de ses tableaux une de ces galeries qui font
tant de tort à nos musées ! N’est-il pas mille fois plus agréable de
contempler des œuvres isolément, dans leur vrai jour, que de les voir
réunies par une chronologie inflexible et condamnées à des voisina-
ges compromettants? Les cacophonies de couleurs, inévitables dans les
grands musées publics, mais que l’on essaie en vain de légitimer par
des raisons historiques, ne sont pas, je le veux bien, ressenties par
tout le monde; et le grand public formera toujours son opinion sur
un musée d’après le nombre plus ou moins grand de kilomètres de
toiles peintes qu’il peut mettre en ligne. Mais le grand public ne
serait-il pas sensible à des arrangements, je ne dis pas à une mise
en scène, de nature à lui signaler les œuvres qui méritent son atten-
tion? L’impression résultant de la qualité serait aussi puissante que
celle résultant simplement de la quantité, la seule dont on parait
jusqu’ici, dans la plupart des musées, s’ètrepréoccupé; cette impres-
sion serait du moins pins juste, ce qui est déjà quelque chose.

Lorsque le donateur mourut, en 1879, la collection comptait près
de deux cents tableaux, des meubles, des étoffes, des armes, des
bronzes, des porcelaines, une série intéressante d’objets d’orfèvrerie
et d’émaux, des verres, des terres-cuites et des marbres; quelques
acquisitions intelligentes sont venues augmenter depuis lors la série
des peintures et on peut espérer pour l’avenir des accroissements non
moins heureux. Dès l’ouverture du Musée, un catalogue sommaire
des collections a été publié, catalogue qui compte déjà plusieurs édi-
tions. Dans cette rapide étude, j’adopterai l’ordre de ce catalogue. Je
n’ai pas la prétention de découvrir le Musée Poldi ; beaucoup de
lecteurs le connaissent et en ont, j’en suis sûr, conservé un excellent
souvenir. Je voudrais seulement signaler les œuvres les plus belles
et les plus intéressantes, les tableaux qui méritent véritablement
qu’on s’y arrête, les œuvres d’art qui valent la peine d'être étudiées.

C’est bien osé à moi de parler peinture; mais les archéologues ne
connaissent guère d’obstacles et, au surplus, beaucoup des tableaux
qui composent la collection Poldi sont connus, catalogués, étudiés
depuis longtemps. Je ne manquerai donc pas de guides, et des plus
 
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