Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Portalis, Roger: La gravure en couleurs, 4
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0367

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LA GRAVURE EN COULEURS.

333

inspira aussi Gillray, mais son chef-d’œuvre pour l’humour fut sa
parodie du sacre : The Grand Coronation of Napoleone from the churcli
of Notre-Dame, 1804, sarcasme impitoyable qui ridiculise le côté
« panache » de 1 Empire.

Bien qu’on ait réuni plus tard en un tirage en noir, la plupart
des planches de Gillray, elles paraissaient revêtues d’un coloriage
à teintes plates analogue à celui des estampes de Rovvlandson. Ces
deux artistes, profondément Anglais l'un et l’autre, sont contem-
porains, mais il est rare que le second fasse allusion à la politique.
Doué d’un brio remarquable, ce qui intéresse Rowlandson, ce qu’il
s’attache à peindre, ce sont les scènes de mœurs, la vie anglaise sous
toutes ses formes, dans tous ses types, et pas toujours vus du beau
côté. L’artiste est sans pitié pour les travers de ses concitoyens.

Dès 1784, on rencontre son nom sur une pièce au pointillé, The
Sketch from nature, et en 1785 sur Jockey shep, A Lady in limbo où son
goût humoristique se révèle.

Parfois Rowlandson fait interpréter son dessin. C’est ainsi que
An Italian Family est gravé par Alken. Ailleurs ses planches
sont travaillées à l’aquatinte. On les voit alors, comme dans les
deux amusantes scènes de jalousie, Don’t tlie deserve il (Ne le mérite-
t-il pas?) et Site don’t deserve it (Elle ne le mérite pas!) signées ainsi :
« Design’d and etcli’d by Rowlandson, aquatinta by Roberts ».

Si le travail de gravure est analogue chez Gillray et chez
Rowlandson, le dessin du second est plus élégant et plus souple. Il
rend mieux la fashion britannique. Deux pièces d’escrime restent célè-
bres dans son œuvre; la première en date, The assaut or fencing match
at Carlton IJouse, 9 april 1787, between mademoiselle la chevalière d’Eon
et monsieur de Saint-George, assaut d’armes, qui eut lieu en présence
du prince de Galles que l’on aperçoit parmi les spectateurs. La
seconde est la grande estampe en couleurs, Angelo’s fencing Academy,
datée de 1791, dessinée et gravée par l’artiste mais « aquatinted by
Rosenberg». C’est l’intérieur de la salle du fameux maître d’armes,
morceau curieux, fort recherché, et qui rend parfaitement l’effet du
dessin original, ainsi que nous avons pu le constater.

Nombreuses se pressent les pages remplies d’humour del’œuvre. Il
faut citer la jolie estampe Dressing for a masquerade et son pendant,
Dressing for a birthday (1790). Les incidents de voyage sont aussi de
sa compétence : English travelling or the first stage at Dover. Les modes
et les chapeaux exagérés, en Angleterre comme en France, figurent
dans The supplémentai magazine et les boutiques de dentistes dans
 
Annotationen