Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Gruyer, François-Anatole: Le Saint Georges et les deux Saint Michel de Raphaël au musée du Louvre
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0429

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
390

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

une répétition à Raphaël, [qui, plus maître de son sujet qu’il ne
l’avait été d’abord, dessina et peignit le Saint Georges de notre
Musée. C’est donc, nous le répétons, la date de 1506 qu’il faut
assigner à ce petit chef-d’œuvre. Que devint-il après la dispersion
des collections réunies par les Montefeltri au palais d’Urbin? On
l’ignore, jusqu’au jour où il prit place dans le cabinet de Mazarin,
d’où il passa dans la galerie de Louis XIY. Dès lors, il appartint à
la France 1.

Quel beau sujet de peinture que cette figure de saint Georges. His-
torique et légendaire à la fois, née de l’antiquité chrétienne, agran-
die par le moyen âge et presque transfigurée en archange, elle ouvre
à la Renaissance les horizons infinis de la terre et du ciel confondus
dans une même vision !... Roi ou gouverneur de Cappadoce et
martyrisé à Nicomédie sous Dioclétien, dont il avait commandé les
armées, saint Georges devient aussitôt le patron des gens de guerre
et le grand saint de l’Eglise grecque 2. C’est en Orient surtout et pen-
dant les croisades qu’il se révèle à l’Occident3. Saint Georges apparaît
aux troupes de Robert Guiscart sous les murs d’Antioche4, combat
avec Richard Cœur de Lion à Césarée, à Jaffa et devant AscalonL

en 1507 pour Atalanlc Baglioni. Ce tableau fut placé d’abord dans l’église des
Franciscains, à Pérouse. Il est depuis longtemps dans la galerie Borghèse à Rome.
Les dessins préparatoires se trouvent aux Offices, au Louvre, à Oxford et au British
Muséum.

1. Bailly décrit ainsi ce tableau dans son Inventaire de 1709 : « Versailles. —
Petite galerie du Roy. — Un tableau représentant saint Georges, monté sur un
cheval blanc, combattant un dragon. Figures de six à sept pouces, ayant de hauteur
onze pouces sur neuf pouces et demi de large. Peint sur bois, dans sa bordure dorée. »
Lomazzo prétend que ce Saint Georges appartient à François Ier. Comment serait-il
sorti de la galerie de Fontainebleau? — Lomazzo ajoute qu'il y en avait une copie
dans l’église S. Vittoria, à Milan (Trattato clella pittura, t. I, cap. VIII, p. 48).

2. Ses actes ne sont pas authentiques. Métapbraste se borne à des on-dit... Les
Grecs honoraient saint Georges du titre d& grand martyr. Constantin avait bâti une
basilique sur son tombeau en Palestine. Il lui en avait élevé une aussi à Constanti-
nople, où saint Georges avait cinq autres églises. La plus célèbre s’appelait Manga-
nes et attenait à un monastère situé du côté de la Propontide, d’où le nom de Bras
de saint Georges donné à lTJellespontfV. l'Histoire de saint Georges, par le DrIîeylin).

3. Son culte avait pénétré dans les Gaules dès le règne de Clovis, et sainte
Clotilde avait élevé des autels sous son nom. — Son office se trouve dans le
Sacramentaire de saint Grégoire de Tours.

4. Première croisade.

5. Troisième croisade. — Les Français aussi avaient rapporté de la Terre-
Sainte une dévotion particulière pour saint Georges, et possédaient quelques-unes
de ses reliques, qu'on avait placées à Saint-Germain des Prés.
 
Annotationen