L’EXPOSITION HISTORIQUE DE LA REVOLUTION. 407
bustes de personnages politiques et de généraux fournis par l’atelier
de moulages du Louvre et entre lesquels alternent des couronnes
d’or, font au-dessus des tons rompus de la tapisserie le plus harmo-
nieux effet.
Dans l’espace laissé libre par les cloisons latérales et de chaque
côté de l’autel de la Patrie, des vitrines plates ou droites renferment
la curieuse collection Fabre de Larché (médailles, monnaies, jetons,
insignes, tabatières, boucles d’oreilles, éventails, miniatures, physio-
notraces, cartes civiques, etc.), et d’autres envois similaires. Enfin,
au centre de l’allée médiane, une autre vitrine plus luxueuse montre
le glaive de directeur, la montre, le cachet et divers menus objets
provenant de Lazare Carnot. Ils ont été confiés par son petit-fils à la
Société dont il a bien voulu accepter la présidence après la mort de
son père.
A défaut d’un catalogue méthodique, que le temps n’a pas permis
de rédiger, mais qui paraîtra ultérieurement, une notice sommaire
met le visiteur en mesure de se guider à travers l’exposition. Il
suffira ici de signaler au passage les objets les plus dignes d’attirer
l’attention.
Dans le vestibule, consacré à la famille royale, outre les bustes
bien connus de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de Mme Elisabeth,
voici des esquisses et des portraits (collections P. Marmottan et
Moreau-Chaslon) du Dauphin et des frères du roi. Je laisse aux
iconographes de profession le soin de déterminer la valeur historique
de ces effigies, mais il faut recommander aux délicats une vive et
gracieuse ébauche de Fragonard et un portrait de jeune garçon aux
longs cheveux. Quel qu’ait été le modèle, la peinture est excellente.
Les défenseurs de Marie-Antoinette, ou ceux qui se contentent
d’admirer son courage dans l’infortune et devant la mort trouveront
peut-être que la part faite à la reine est assez mince : qu’ils veulent
bien songer qu’une collection vraiment complète de ses portraits
remplirait à elle seule la moitié de la salle.
A peine a-t-on franchi la baie ouverte à droite du visiteur que le
drame commence.
Les historiens modernes auront beau entasser les preuves, aligner
des chiffres, opposer des documents aux traditions, la prise de la
Bastille reste la grande date de notre émancipation politique. Ainsi
qu’il arrive parfois dans le recul de la perspective historique, cet
assaut livré à des invalides par des bandes à peine armées et encore
moins disciplinées, et qui eut pour résultat la délivrance de neuf pri-
bustes de personnages politiques et de généraux fournis par l’atelier
de moulages du Louvre et entre lesquels alternent des couronnes
d’or, font au-dessus des tons rompus de la tapisserie le plus harmo-
nieux effet.
Dans l’espace laissé libre par les cloisons latérales et de chaque
côté de l’autel de la Patrie, des vitrines plates ou droites renferment
la curieuse collection Fabre de Larché (médailles, monnaies, jetons,
insignes, tabatières, boucles d’oreilles, éventails, miniatures, physio-
notraces, cartes civiques, etc.), et d’autres envois similaires. Enfin,
au centre de l’allée médiane, une autre vitrine plus luxueuse montre
le glaive de directeur, la montre, le cachet et divers menus objets
provenant de Lazare Carnot. Ils ont été confiés par son petit-fils à la
Société dont il a bien voulu accepter la présidence après la mort de
son père.
A défaut d’un catalogue méthodique, que le temps n’a pas permis
de rédiger, mais qui paraîtra ultérieurement, une notice sommaire
met le visiteur en mesure de se guider à travers l’exposition. Il
suffira ici de signaler au passage les objets les plus dignes d’attirer
l’attention.
Dans le vestibule, consacré à la famille royale, outre les bustes
bien connus de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de Mme Elisabeth,
voici des esquisses et des portraits (collections P. Marmottan et
Moreau-Chaslon) du Dauphin et des frères du roi. Je laisse aux
iconographes de profession le soin de déterminer la valeur historique
de ces effigies, mais il faut recommander aux délicats une vive et
gracieuse ébauche de Fragonard et un portrait de jeune garçon aux
longs cheveux. Quel qu’ait été le modèle, la peinture est excellente.
Les défenseurs de Marie-Antoinette, ou ceux qui se contentent
d’admirer son courage dans l’infortune et devant la mort trouveront
peut-être que la part faite à la reine est assez mince : qu’ils veulent
bien songer qu’une collection vraiment complète de ses portraits
remplirait à elle seule la moitié de la salle.
A peine a-t-on franchi la baie ouverte à droite du visiteur que le
drame commence.
Les historiens modernes auront beau entasser les preuves, aligner
des chiffres, opposer des documents aux traditions, la prise de la
Bastille reste la grande date de notre émancipation politique. Ainsi
qu’il arrive parfois dans le recul de la perspective historique, cet
assaut livré à des invalides par des bandes à peine armées et encore
moins disciplinées, et qui eut pour résultat la délivrance de neuf pri-