DOI issue:
Nr. 6
DOI article:Gonse, Louis: Coup d'oeil sur les beaux-arts: Exposition Universelle de 1889
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0523
EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889.
477
la peinture, Tornycroft, pour la sculpture, Alfred Hunt et Orrock,
pour les aquarelles, et M. Charles W. Deschamps, secrétaire hono-
raire, de la conviction et de l’ardeur qu’ils ont apportées à l’accom-
plissement de leur tâche, entreprise sans secours et sans encou-
ragements officiels.
Mais cet immense Palais des Beaux-Arts montre aux regards bien
d’autres merveilles ; il montre surtout une admirable exposition de
l’art français du siècle (peinture, sculpture, architecture, dessins et
gravure), organisée sous la direction personnelle de M. Proust, qui
constitue à elle seule un musée d’un intérêt et d’un prix inestimables.
Tous les maîtres français qui ont illustré ce grand xixe siècle, depuis
Prud’hon, David, Ingres et Delacroix, jusqu’à Corot, Millet, Rous-
seau, Meissonier et Bastien-Lepage, sont représentés là par des
œuvres hors ligne.
L’exposition des dessins a été surveillée par M. Dayot ; celle de
l’architecture, très neuve, très curieuse, est due àM. Lucien Magne ;
celle de la gravure a été confiée aux mains expérimentées de
M. Béraldi ; M. Courajod a été chargé de la sculpture; M. Proust
s’est réservé la peinture. L’exposition centenale occupe tout le grand
dôme et les salles avoisinantes.
L’art est, du reste, partout dans cette stupéfiante exposition ; il
est dans la construction, dans la décoration de tous ces édifices; il
est dans les mille pavillons bâtis par les nations étrangères ou par
l’initiative privée des industriels. Nous étudierons bientôt ces mani-
festations multiples et imprévues d’un art architectural qui témoigne
mieux que tout de la vitalité et de la fécondité artistiques de notre
pays. L’art est aussi dans ces panoramas, dans ces expositions auto-
nomes, comme les Pastellistes, les Aquarellistes, etc., qui ont surgi
de toutes parts. Il est enfin dans l’Exposition des Manufactures
nationales, dans l’Exposition rétrospective de l’art français, dans
cette gigantesque Exposition de l’Histoire du Travail, qui va être
inaugurée le 1er juin et dont quatre sections1, Ethnographie et
Archéologie, Sciences et Beaux-Arts, Arts et Métiers, Moyens de
transport, se développent dans la grande nef du Palais des Arts
libéraux.
LOUIS GONSE.
1. Le Ministère de la Guerre, chargé de la cinquième section, Art militaire, l’a
détachée des Arts libéraux et lui a fait bâtir un palais spécial, sur l’Esplanade des
Invalides, où sont entassés d’immenses trésors d’art.
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la peinture, Tornycroft, pour la sculpture, Alfred Hunt et Orrock,
pour les aquarelles, et M. Charles W. Deschamps, secrétaire hono-
raire, de la conviction et de l’ardeur qu’ils ont apportées à l’accom-
plissement de leur tâche, entreprise sans secours et sans encou-
ragements officiels.
Mais cet immense Palais des Beaux-Arts montre aux regards bien
d’autres merveilles ; il montre surtout une admirable exposition de
l’art français du siècle (peinture, sculpture, architecture, dessins et
gravure), organisée sous la direction personnelle de M. Proust, qui
constitue à elle seule un musée d’un intérêt et d’un prix inestimables.
Tous les maîtres français qui ont illustré ce grand xixe siècle, depuis
Prud’hon, David, Ingres et Delacroix, jusqu’à Corot, Millet, Rous-
seau, Meissonier et Bastien-Lepage, sont représentés là par des
œuvres hors ligne.
L’exposition des dessins a été surveillée par M. Dayot ; celle de
l’architecture, très neuve, très curieuse, est due àM. Lucien Magne ;
celle de la gravure a été confiée aux mains expérimentées de
M. Béraldi ; M. Courajod a été chargé de la sculpture; M. Proust
s’est réservé la peinture. L’exposition centenale occupe tout le grand
dôme et les salles avoisinantes.
L’art est, du reste, partout dans cette stupéfiante exposition ; il
est dans la construction, dans la décoration de tous ces édifices; il
est dans les mille pavillons bâtis par les nations étrangères ou par
l’initiative privée des industriels. Nous étudierons bientôt ces mani-
festations multiples et imprévues d’un art architectural qui témoigne
mieux que tout de la vitalité et de la fécondité artistiques de notre
pays. L’art est aussi dans ces panoramas, dans ces expositions auto-
nomes, comme les Pastellistes, les Aquarellistes, etc., qui ont surgi
de toutes parts. Il est enfin dans l’Exposition des Manufactures
nationales, dans l’Exposition rétrospective de l’art français, dans
cette gigantesque Exposition de l’Histoire du Travail, qui va être
inaugurée le 1er juin et dont quatre sections1, Ethnographie et
Archéologie, Sciences et Beaux-Arts, Arts et Métiers, Moyens de
transport, se développent dans la grande nef du Palais des Arts
libéraux.
LOUIS GONSE.
1. Le Ministère de la Guerre, chargé de la cinquième section, Art militaire, l’a
détachée des Arts libéraux et lui a fait bâtir un palais spécial, sur l’Esplanade des
Invalides, où sont entassés d’immenses trésors d’art.