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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 6
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Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 8, Les écoles de Venise et de Vérone
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0551

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504

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de Léonard, tout cela, les détails séparés, et leur union, tout est si
exclusivement de l’art de Léonard, qu’on se voit amené nécessaire-
ment à lui restituer la paternité de ce tableau de Berlin. Un argu-
ment pareil nous est fourni par le poétique paysage avec ses roches
de stalactites, par les plantes peintes isolément, même par la manière
de traiter les nuages.

Et, non moins caractéristiques de Léonard sont la coloration et
l’exécution du tableau : le contraste de tons chauds, blonds et rouge
brun, avec des tons frais et bleu vert; le clair-obscur; la nature
pâteuse des couleurs à l’huile, avec ce fin réseau qui recouvre les
chairs comme du craquelé. Nous pouvons observer les mêmes parti-
cularités dans la Vierge aux rochers, la Monna Lisa et d’autres tableaux
de Léonard.

Ainsi tous les détails du tableau parlent en faveur de Léonard. Je
crois donc que, si même aucun document authentique ne confirmait
cette attribution, si l’on n’avait pas un seul dessin, une seule esquisse,
prouvant que Léonard a travaillé à ce tableau, il faudrait cependant,
devant une telle abondance de preuves artistiques, considérer malgré
tout la Résurrection de Berlin comme une œuvre originale du maitre.
Il y a plusieurs ouvrages dont l’attribution à Léonard n’est pas dou-
teuse, et pour lesquels pourtant manquent toutes sortes de documents
de cette sorte. Mais, par bonheur, ce n’est pas le cas pour la Résur-
rection de Berlin. Car nous possédons divers dessins d’une authenti-
cité absolument certaine, et qui sont des études pour notre tableau.
C’est d’abord le Portrait de femme de Windsor, dont j’ai déjà parlé :
le modèle, seulement, y est représenté les yeux baissés. C’est ensuite
un curieux grand dessin à la mine d’argent, servant d’étude pour
la robe du Christ et qui appartient à M. Malcolm, de Londres. Enfin,
c’est un dessin à la plume, un croquis, avec la tête de saint Léonard ;
sur une célèbre feuille d’études aux Uffizi. Ce dernier dessin a
servi seulement à éclairer l’artiste sur la façon dont il devait poser
l’instrument du martyre sur la tête du saint. Dans le tableau actuel,
le saint porte, sur son front, la petite pièce de fer d’une roue
symbolique. A l’origine, cette pièce, de dimensions beaucoup plus
grandes, était appuyée à la nuque, comme le montre encore un
repentir visible sur le tableau. Et c’est de cette dernière façon que
nous la montre le dessin, sur lequel, auprès de la tète, Léonard, avec
la science et le goût tout spéciaux qu’il avait de la technique et de
la mécanique, a dessiné divers détails de la roue, du cabestan, etc.

Une brève remarque, écrite à la main, sur cette feuille d’études,
 
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