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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne et en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0290

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266

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

non seulement ont dû être assez nombreux, mais encore ont imité à des degrés-
très différents la manière de Bouts? Peut-être aussi M. Janitschek n’aurait-il pas-
été si sévère pour l’école de Nuremberg s’il avait distingué avec plus de soin les
quatre ou cinq peintres, de manière et de valeur très inégales, désignés par les
catalogues sous le nom de Wohlgemuth. En revanche, Schongauer, Zeitblom,
Holbein le Vieux ont reçu pleine justice, et M. Janitschek a ajouté à ces maîtres-
à demi-fameux un homme jusqu’ici tout à fait inconnu, mais à. coup sûr l’égal
des plus grands, le Tyrolien Michel Pacher ( l-430-1 -498).

L’école IjTolienne, d’ailleurs, mérite de prendre sa place parmi les grandes
écoles du xvc siècle. 11 suffit d’avoir vu à Schleissheim les cinq ou six tableaux qui
la représentent pour comprendre combien elle est originale, expressive cl robuste
comme l’école de Nuremberg, mais avec des traits manifestement italiens. Les
deux éléments du nord et du midi se sont fondus, dans l’œuvre des maîtres tyro-
liens du xv5 siècle, pour y créer un art des plus singuliers. Une Crucifixion, dans
la sacristie de la cathédrale de Gratz, une grande Trinité, dans cette même
cathédrale, les peintures de l’église de Sterzing (œuvres d’un certain Ilans
Muellscher), témoignent d'une connaissance approfondie de l’art llorentin. Les
œuvres de Sunter, à Brixen, sont déjà à la fois italiennes et flamandes; mais
c’est à Michel Pacher que revient l’honneur d’avoir pleinement combiné les deux
styles, et créé une manière tout originale. Son principal ouvrage, l’autel peint
et sculpté de l’église de Saint-Wolfgang, compte vraiment parmi les chefs-d’œuvre
de l’art. Les formes sont d’une beauté, d’une élégance, d’une pure noblesse qui
rappellent les Padouans, mais avec une expression douce et profonde, essentielle-
ment allemande. L’exécution est d’une habileté incomparable; le clair-obscur, le
plein-air des paysages, égalent ce que les maîtres flamands ont produit de plus
parfait. Deux autres peintures importantes de Pacher ont malheureusement péri i
nul doute qu’on en trouverait d’autres, encore conservées, si l’on daignait enfin
accorder à ce génial artiste l’attention qu’il mérite.

1(1

Sur les deux maîtres principaux de la peinture allemande au xvi" siècle, Durer
et Holbein, M. Janitschek n’apporte guère de documents nouveaux. Il reste,
d'ailleurs, bien peu de faits nouvenux à découvrir sur ces deux grands artistes;
et les travaux français «le MM. Eplirussi et Mantz suffisent amplement à nous les
faire connaître et aimer. Il y aurait, en revanche, beaucoup à prendre dans les
études consacrées par M. Janitschek aux élèves de Dilrer, Schaufolein, Ilans do
Kuimbach, Penoz, les frères Deliam. Mais l’importance de ces peintres, après
tout, n'est pas telle qu'il y ail lieu pour nous à nous en occuper beaucoup,
üaldung Grttn, Hans Burginair, Slrigel et le Maître de la Mort de Marie, au
contraire, nous paraissent trop importants, et il y aurait sur eux trop de choses
à dire, pour qu’il nous soit possible d'analyser ici les pages remarquables, pleines
de faits et d’idées, que leur consacre M. Janitschek. Nous voulons seulement
signaler en quelques mots les parties de son livre relatives à trois peintres du
xvt ■ siècle qui sont, à noire avis, sinon les plus grands de tous, uu moins les plus
 
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