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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Le musée de l'École des Beaux-Arts, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0312

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284

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

été l’ancienne Académie, ne pouvait que voir d’un mauvais œil l’im-
mixtion, dans une tâche qu’elle poursuivait avec tant d’amour, d’un
étranger, homme de beaucoup d’esprit, maisqui n’avait pas jusqu’alors
fait ses preuves en matière d’érudition artistique. A la longue, l’en-
tente s’établit et M. Peisse, envoyé en Italie, eut le mérite d’y diriger
la reproduction par le moulage d’une foule de sculptures monumen-
tales, la deuxième porte de Ghiberti, les tombeaux des Médicis, la
frise de l’hôpital de Pistoja, etc. La France précéda ainsi dans cette
voie l’Angleterre et l’Allemagne; longtemps avant qu’il fût question
du Musée de South Kensington et du Musée des plâtres de Berlin,
notre École avait formé des séries qui, aujourd’hui même, n’ont à
redouter que la comparaison avec la collection berlinoise.

A ces pages monumentales s’ajoutèrent, par milliers, les repro-
ductions de ces « arti minori », comme disent les Italiens, dans les-
quels les artistes de l’antiquité ainsi que ceux de la Renaissance
avaient célébré de non moins éclatants triomphes : monnaies et
médailles, intailles, camées, ouvrages d’orfèvrerie, ivoires. A partir
de 1868, grâce à l’initiative si discrète et si féconde de M. Eugène
Guillaume, l’École acquit par achat ou par don la collection de mou-
lages du sculpteur Depaulis, composée en grande partie do médailles
de la Renaissance italienne, une série de 6,237 empreintes de mon-
naies ou de sceaux, provenant du cabinet du duc de Luynes (1869),
un riche médaillier offert par M,ue veuve Deveria (1871), pour ne
point parler d’une infinité de moulages de monuments antiques ou
du moyen âge donnés par MM. Norblin, Guénebault, Debacq, Gustave
Schlumberger, Mme Cornu et d’autres artistes ou amateurs.

Concurremment aux libéralités de l’Administration ou des parti-
culiers, les envois des pensionnaires de l’Académio de France à
Rome, intégralement conservés à l’École depuis 1848, versent l’égu-
lièrement dans nos collections des copies de statues antiques.
L’École possède aujourd’hui près do quarante de ces copies, signées
de noms très vénérés ou très sympathiques, MM. Guillaume, Thomas,
Chapu, Maniglier, Falguière, Tony Noël, Mercié, Marquoste, Coutan,
Idrac, Injalbert, Lanson, etc., etc.

La formation d un musée do reproductions d’après les chofs-
d œuvre de la sculpture appelait logiquement celle d’une collection
parallèle, consacrée aux chefs-d’œuvre de la peinture. Depuis
longtemps, le règlement de l’Académie de France à Rome imposait
aux pensionnaires peintres de quatrième année l’obligation do
« livrer la copie, peinte à l’huile, d’un tableau do grand maître, ou
 
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