COURRIER DE L’ART ANTIQUE.
341
désillusion. Mais son erreur est d’autant plus excusable que, par ses dimen-
sions, le jet de la draperie, l’attitude de son bras droit élevé, le Poséidon de
Milo n’est vraiment pas sans analogie avec la Vénus. Comme il appartient
au ni' et plus vraisemblablement au ii° siècle avant notre ère, il servira à
TftE 1>'aUGU»TK DACOtlVKIITK A HOU A.
démontrer, par l’incomparable infériorité de son travail, l’erreur où sont
tombés les archéologues qui attribuent la Vénus à la môme époque. M. Col-
lignon a été sévère pour le nouveau Poséidon : il le trouve tapageur, froide-
ment déclamatoire, prétentieux. Oserai-je dire qu'il y a là quelque rigueur
et que M. Collignon, en dévot de Phidias qu’il est, juge un peu trop
durement les Alexandrins? Les sculpteurs de ce temps-là avaient les
mômes qualités et les mômes défauts que les Bolonais du xvi* siècle : ils
visaient à l'effet et, sous l'influence des cours grecques d’alors, donnaient
volontiers à la majesté des dieux un caractère théâtral. Mais ils étaient aussi
très Bavants, très maîtres de leur ciseau et, s’ils ne se niellaient pas assez de
341
désillusion. Mais son erreur est d’autant plus excusable que, par ses dimen-
sions, le jet de la draperie, l’attitude de son bras droit élevé, le Poséidon de
Milo n’est vraiment pas sans analogie avec la Vénus. Comme il appartient
au ni' et plus vraisemblablement au ii° siècle avant notre ère, il servira à
TftE 1>'aUGU»TK DACOtlVKIITK A HOU A.
démontrer, par l’incomparable infériorité de son travail, l’erreur où sont
tombés les archéologues qui attribuent la Vénus à la môme époque. M. Col-
lignon a été sévère pour le nouveau Poséidon : il le trouve tapageur, froide-
ment déclamatoire, prétentieux. Oserai-je dire qu'il y a là quelque rigueur
et que M. Collignon, en dévot de Phidias qu’il est, juge un peu trop
durement les Alexandrins? Les sculpteurs de ce temps-là avaient les
mômes qualités et les mômes défauts que les Bolonais du xvi* siècle : ils
visaient à l'effet et, sous l'influence des cours grecques d’alors, donnaient
volontiers à la majesté des dieux un caractère théâtral. Mais ils étaient aussi
très Bavants, très maîtres de leur ciseau et, s’ils ne se niellaient pas assez de