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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Pierre Breughel le vieux, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0402

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PIERRE BREUGIIEL LE VIEUX.

367

Ici, toutefois, intervient dans la carrière de Breughel une cir-
constance importante, sinon décisive : un voyage en Italie, précédé,
si l’on en croit Van Mander, d’un voyage en France.

Qu’on ne nous demande pas ce qu’avait à voir sur les rives du
Tibre et de l’Arno un peintre comme Breughel, et ce que les imposants
souvenirs historiques, les monuments ou l’aspect du pays pouvaient
apporter à l'éducation de ce passionné des choses rustiques. A quoi
servirait de disserter là-dessus? Il faudrait être bien peu au fait de
l’histoire de l’art néerlandais pour s’étonner à l’idée d’une entreprise
universellement envisagée au xvi" siècle, et encore de notre temps,
comme le complément nécessaire, indispensable de toute éducation
artistique.

Aussi bien, le voyage de Breughel nous procure une série de
créations absolument remarquables et, chose importante à constater
dès l’abord, l’exemple d’une fermeté de convictions artistiques
malheureusement trop rare chez les flamands, ses contemporains.

Où se place dans la vie de l’artiste son voyage en Italie, de quelle
durée fut son séjour par delà les Alpes? Points d’une solution
difficile et dont le premier, surtout, serait intéressant à pouvoir
préciser.

Que, du reste, l’on accorde ou refuse au passage de Breughel chez
Jérôme Cock le caractère d’un apprentissage, il est prouvé que
celui-ci avait pris fin en 1551, date de l’inscription de l’artiste parmi
les francs-maîtres de la gilde de Saint-Luc, à Anvers. Immédiatement
après, selon toute vraisemblance, le jeune homme se mettait en
route.

Mariette nous parle de certains dessins où la signature du maitre
est suivie de l’année 1553 et du mot Romœ. Quelques catalogues
d’estampes font mention de pièces où des vues du Rhin sont accom-
modées à des sujets mythologiques : Mercure et Psyché, Dédale et
Icare, et ces planches portent en effet la double indication rappelée
ci-dessus.

Outre le mot Romœ, relevé déjà par Mariette et Heinecken, il y a
d’autres dessins de Breughel datés de 1553. Nous en connaissons
un, notamment, au cabinet du British Muséum, souvenir de voyage
évident. C’est un site montagneux, sillonné par un fleuve imposant
qu’au surplus nous ne chercherons pas à déterminer. Breughel, si
fidèle qu’il soit à la nature, ne s’abstient pas toujours d’approprier
au goût de son temps ses sites préférés. L’on rencontre ainsi, sous
son crayon, dans une même feuille, des motifs d’une simplicité abso-
 
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