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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Courajod, Louis: Eugéne Piot et les objets d'art légués au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0441

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404

GAZETTE DES BEAUX-AItTS.

« Les sociétés savantes ont surtout besoin de celte publicité qui donne la vie à
des esquisses, à des projets de travaux qui ne peuvent pas encore être livrés à
l’impression; leur simple énonciation suffit pour exciter une louable émulation et
donner lieu à des communications toujours précieuses lorsqu’il s’agit de recherches
dont les monuments se trouvent épars dans le monde entier. Ce n’est pas à nous
de combler l’énorme lacune que nous signalons ici; mais, pour répondre autant,
qu’il est en notre pouvoir à ce besoin de publicité, nous donnerons ici, de concert
avec la Société des Antiquaires de France, un bulletin des séances de celle savante
réunion, que des travaux utiles et nombreux placent depuis longtemps à la tète
de toutes les sociétés savantes en dehors de l’Académie '. »

Mais tout cela n’est rien auprès des excellents, on pourrait dire
des admirables mémoires dont a été composé le premier volume de la
seconde série du Cabinet cle l'Amateur, écrit tout entier de la main
de Piot, en 1801 et 1862. Chacune des matières traitées dans ce
volume y est renouvelée de fond en comble et la doctrine en est assise
d’une manière presque définitive. Nous rappellerons surtout les
Études sur la céramique des xv° et xvi° siècles; — l'Histoire de la Verrerie
vénitienne; — les Nouvelles recherches sur la gravure en relief sur métal
et sur bois; — la Note sur Léonard de Vinci « propos de documents inédits
et le Catalogue de ses manuscrits scientifiques; — la brillante notice
sur les Livres illustrés italiens.

Deux fois l’indift'érence et l'hostilité du public obligèrent Piot à
suspendre despublicationsquile ruinaientetlui arrachèrent des mains
son enseignement. On lui enlevait la parole, soit; mais, dans son
apostolat, il ne se trouva pas désarmé. La théorie chez lui no s’était;
jamais séparée de la pratique. C’est en cela que consistait son incon-
testable supériorité sur ses rivaux et ses ennemis. Il avait collec-
tionné lui-même avant d’apprendre aux autres comment on devait
collectionner. Privé de sa tribune, il se remit à prêcher d’exemple,
et toute son activité se tourna vers l’acquisition des objets d’art. Il
appliqua lui-même les leçons qu’il ne pouvait plus faire entendre.
Après son premier silence, en 1846, il so rua sur l’Italie comme un
furieux. Il en revint chargé de dépouilles opimes. Quand M. Bonnaffé,
son dévoué exécuteur testamentaire, aura publié les notes et docu-
ments qui se réfèrent à cette mémorable invasion de la Péninsule, on
connaîtra la rafle effroyable qu’il pratiqua d’un seul coup de filet2.

1. Cabinet de l’Amateur, tome II, p. 193.

2. En celle seule année 18Î0, il acheta ii quelques jours d’intervalle les plus
belles pièces de sa vente de 1864, le buste d’enfant de Desiderio, passé delà collection
Timbal chez M. Gustave Dreyfus, le bustede femme de Verroccliioayant appartenu
depuis aux mêmes collections et le bas-relief de Scipion, actuellement dans la
collection Rallier, acquis à la Fratla, près Pérouse, nu prix de 13 écus.
 
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