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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 1
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Hymans, Henri: L' exposition d'art ancien à Utrecht
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0058

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

vienne de la glorieuse pléiade des portraitistes du xvie siècle, c’est
un peintre de rang secondaire.

Le contingent médiocrement riche des primitifs a pourtant fourni
aux amateurs la rare fortune,de pouvoir étudier, dans les meilleures
conditions, les précieux fragments du retable de l’abbaye de Saint-
Bertin, à Saint-Omer, morceaux dont l’ensemble retrace en dix
panneaux la vie de saint Bertin. Ces panneaux de l’ancienne collec-
tion royale de Hollande appartiennent aujourd’hui à S. A. R. la
princesse de AVied, née princesse Marie des Pays-Bas. Ils mesurent
en longueur P11,50; en hauteur 0ra,57. A côté de l’exceptionnelle
valeur artistique, il y a ici une question d’attribution faite pour
tenir les critiques en arrêt.

Presque toujours données à Memling, malgré les hésitations du
comte Léon de Laborde, qui n’y trouvait pas la caractéristique du
maitre et les réserves de AIM. Crowe et Cavalcaselle, on les a formel-
lement exposées à Utrecht sous le nom de Simon Marmion.

Bien que le nom de ce peintre ne paraisse pas dans des diction-
naires de date récente, qu’au surplus aucune œuvre n’ait pu lui être
attribuée en certitude, Marmion n’est pas un inconnu pour qui s’est
occupé de l’art à la cour de Bourgogne. Depuis plus de cinquante
ans, M. Leglay l’avait mis en évidence par ce renseignement pré-
cieux qu’un livre d’heures fut commandé au peintre par Philippe le
Bon, travail poursuivi pour Charles le Téméraire et dont Pinchart
retrouva le payement fait en 1470. Il résulte des notes du même
savant que Marmion, chose rare, se livra tout à la fois à la peinture
des tableaux et des miniatures.

Natif, à ce qu’il semble, d’Amiens, Marmion travailla surtout à
Valenciennes, en laquelle cité, disent les textes, Guillaume Fillastre,
abbé de Saint-Bertin, fit faire un retable qu’en l’année 1459 il donna
à son abbaye. La peinture n’en était que l’accessoire ; il s’agissait
d’abord d’un riche travail d’orfèvrerie comme l’eût été un reli-
quaire. Marmion étant, à l’époque désignée, le plus célèbre des pein-
tres de Valenciennes, on en a déduit, jusqu’à plus ample informé,
que les morceaux exposés à Utrecht et dont une étude savante autant
que consciencieuse a paru, due à laplumede Mgr Dehaisnes, dans ses
Recherches sur le retable cle Saint-Berlin et sur Simon Marmion (Lille,
L. Quarré, 1892), pouvaient être de Marmion1.

1. Les lecteurs de la Gazette joindront certainement à la nôtre l'expression
cle leur reconnaissance envers le savant prélat pour la faveur qu'il nous accorde
d’utiliser les reproductions jointes à son important travail.
 
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