LA PEINTURE FRANÇAISE
AU
MUSÉE DE MADRID
(deuxième article1).
III
Claude Lorrain partage avec Poussin les honneurs de la
galerie française de Madrid. Dix tableaux de lui sont réunis ici,
tous d’une authenticité indiscutable et d’un mérite reconnu.
L’origine en est facile à établir. D’après Palomino Velasco,
« Claude a fait huit tableaux pour le roi d’Espagne (Philippe IV),
sur des sujets tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, et renfer-
més dans des paysages. » Il est vrai que le Libro di Verità ne porte que
cinq indications dans ce sens2 : « fatto per il Re di Spagna »
(nos 32, 47, 48, 49, 50), et que l’artiste pourrait bien s’en être tenu
là dans l’exécution des commandes, pour la raison que rapporte
Baldinucci : « Tandis qu’il travaillait à une de ces compositions, il
apprit qu’elle avait été déjà vendue comme de lui par des contre-
facteurs. » Mais le détail n’a pas grande importance, car il est certain
que sept au moins des dix toiles du Prado viennent de Philippe IY.
Comme on sait que deux autres sortent de la collection de Philippe V,
le doute ne peut plus porter que sur une seule, la Tentation de saint
Antoine. Or celle-ci semble, par ses dimensions, former pendant avec
{. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XIII, p. 299.
2. Archives de l’Art français. Documents (T. I, p. 440), article de M. Léon de
Laborde sur le Libro di Verità.
AU
MUSÉE DE MADRID
(deuxième article1).
III
Claude Lorrain partage avec Poussin les honneurs de la
galerie française de Madrid. Dix tableaux de lui sont réunis ici,
tous d’une authenticité indiscutable et d’un mérite reconnu.
L’origine en est facile à établir. D’après Palomino Velasco,
« Claude a fait huit tableaux pour le roi d’Espagne (Philippe IV),
sur des sujets tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, et renfer-
més dans des paysages. » Il est vrai que le Libro di Verità ne porte que
cinq indications dans ce sens2 : « fatto per il Re di Spagna »
(nos 32, 47, 48, 49, 50), et que l’artiste pourrait bien s’en être tenu
là dans l’exécution des commandes, pour la raison que rapporte
Baldinucci : « Tandis qu’il travaillait à une de ces compositions, il
apprit qu’elle avait été déjà vendue comme de lui par des contre-
facteurs. » Mais le détail n’a pas grande importance, car il est certain
que sept au moins des dix toiles du Prado viennent de Philippe IY.
Comme on sait que deux autres sortent de la collection de Philippe V,
le doute ne peut plus porter que sur une seule, la Tentation de saint
Antoine. Or celle-ci semble, par ses dimensions, former pendant avec
{. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XIII, p. 299.
2. Archives de l’Art français. Documents (T. I, p. 440), article de M. Léon de
Laborde sur le Libro di Verità.