CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE
L’ART VÉNITIEN A LONDRES, A PROPOS DE L’EXPOSITION
D E L A N E W G A L L E R Y >
II
ANTONELLO DE MESSINE. — GENTILE ET GIOVANNI BELLINI.
LES ÉLÈVES d’aI.VISE VIVARINI. — LES ÉLÈVES DES BELLINI.
Entre 1470 et 1480 environ, éclate à Venise cette révolution dans la technique
qui recelait en elle les conséquences les plus importantes et qu’on a Phabitude,
suivant une vieille tradition, propagée surtout par Vasari, de rapporter à Antonello
de Messine. Mais récemment Morelli a prouvé, en comparant le récit de Vasari
avec tout ce que d'autres auteurs nous ont transmis d’Antonello, que le fameux
biographe ne peut faire autorité en ce qui concerne le maître sicilien1 2.
On supprime maintenant le voyage d’Antonello en Flandre et sa prétendue
éducation par Jean van Eyck. Pour étudier des tableaux du grand maître de
Bruges et de son école, il n’était pas besoin d’aller au delà des Alpes, car on en
trouvait à Naples, et, suivant toute probabilité, à Venise. Ce qui reste certain, c’est
qu’Antonello a dû étudier ces tableaux à fond, et qu’il en a appris non seulement
le faire, l'habileté à peindre à l’huile, mais aussi une manière de voir les choses et
de les rendre, qui était restée inconnue jusqu’alors aux Italiens.
On n’a pas facilement l’occasion de voir réunis, comme à la National Gallerij,
quatre tableaux d’Antonello. Ici, on trouve la première peinture de sa main qui
porte sa signature : le Christ de 1465 (n° 673), en demi-figure, bénissant, qui
rappelle directement par son type connu, par ses gestes, le modèle favori de van
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XIII, p. 161.
2. Gai. de Munich, p. 239 etsuiv. Voir aussi les notes dans la biographie de Vasari,
t. II, p. S63.
L’ART VÉNITIEN A LONDRES, A PROPOS DE L’EXPOSITION
D E L A N E W G A L L E R Y >
II
ANTONELLO DE MESSINE. — GENTILE ET GIOVANNI BELLINI.
LES ÉLÈVES d’aI.VISE VIVARINI. — LES ÉLÈVES DES BELLINI.
Entre 1470 et 1480 environ, éclate à Venise cette révolution dans la technique
qui recelait en elle les conséquences les plus importantes et qu’on a Phabitude,
suivant une vieille tradition, propagée surtout par Vasari, de rapporter à Antonello
de Messine. Mais récemment Morelli a prouvé, en comparant le récit de Vasari
avec tout ce que d'autres auteurs nous ont transmis d’Antonello, que le fameux
biographe ne peut faire autorité en ce qui concerne le maître sicilien1 2.
On supprime maintenant le voyage d’Antonello en Flandre et sa prétendue
éducation par Jean van Eyck. Pour étudier des tableaux du grand maître de
Bruges et de son école, il n’était pas besoin d’aller au delà des Alpes, car on en
trouvait à Naples, et, suivant toute probabilité, à Venise. Ce qui reste certain, c’est
qu’Antonello a dû étudier ces tableaux à fond, et qu’il en a appris non seulement
le faire, l'habileté à peindre à l’huile, mais aussi une manière de voir les choses et
de les rendre, qui était restée inconnue jusqu’alors aux Italiens.
On n’a pas facilement l’occasion de voir réunis, comme à la National Gallerij,
quatre tableaux d’Antonello. Ici, on trouve la première peinture de sa main qui
porte sa signature : le Christ de 1465 (n° 673), en demi-figure, bénissant, qui
rappelle directement par son type connu, par ses gestes, le modèle favori de van
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XIII, p. 161.
2. Gai. de Munich, p. 239 etsuiv. Voir aussi les notes dans la biographie de Vasari,
t. II, p. S63.