GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
246
la tête, et le graveur Danguin en fit une estampe où, sincèrement, il
avait dit mieux qu’il n’avait trouvé. Pommayrac eut aussi affaire à
Paganini, à Berlioz, à Desboeuf, à Henry Berthoud, à Dantan, à
Henriquel-Dupont, à Mme Wey-Isabey, à Emma Fleury, à M. Prosper
Bourée, ministre plénipotentiaire, à la marquise de Turgot. Dans
l'instant, la passe mauvaise est venue pour Pommayrac ; les costumes
qu'il nous montre sont démodés: on le juge avec une sévérité un peu
naïve et bourgeoise, sans vouloir se rappeler ce que le grand David
pensait de Mrae Xrigée. Le cycle de dédain une fois révolu, Pommayrac,
tout modeste qu’il est, reprendra sa place.
Un portrait singulier et inattendu de Napoléon III, à la taille
fine, à l’œil sémillant, daté du 15 août 1852, est signé de Fortuné
de Fournier 1 ; celui-ci est un Corse, fort répandu dans la société de
l’Empire, mais qui n’a pas su vaincre les oublis méchants; on compte
aussi Mme Lehaut parmi les miniaturistes attitrés de la cour impé-
riale", et non des moindres. Mme Lehaut fit en 1870 un portrait de
l’Impératrice, qui fut vraisemblablement le dernier exécuté en France.
Puis il y eut Philippe Berger3, Mm0 Leloir, dont les fils, Louis et
Maurice, resteront comme les vignettistes les plus spirituels et les
plus savants de notre temps. Je n’aurais jamais fait de dénombrer
les secondaires, l’essentiel pour moi est de n’omettre aucun talent
titré et noté. M’en voici à Mme Herbelin.
HENRI BOUCHOT.
(La fin prochainement.)
1. Fortuné de Fournier, né à Ajaccio en 1798, mort en 1864. Décoré en 1855.
2. Mathilde Bonnel de Longchamp, Mmc Lehaut, née en 1816.
3. Philippe Berger, né à Pagny (Vosges), élève de Girodet.
246
la tête, et le graveur Danguin en fit une estampe où, sincèrement, il
avait dit mieux qu’il n’avait trouvé. Pommayrac eut aussi affaire à
Paganini, à Berlioz, à Desboeuf, à Henry Berthoud, à Dantan, à
Henriquel-Dupont, à Mme Wey-Isabey, à Emma Fleury, à M. Prosper
Bourée, ministre plénipotentiaire, à la marquise de Turgot. Dans
l'instant, la passe mauvaise est venue pour Pommayrac ; les costumes
qu'il nous montre sont démodés: on le juge avec une sévérité un peu
naïve et bourgeoise, sans vouloir se rappeler ce que le grand David
pensait de Mrae Xrigée. Le cycle de dédain une fois révolu, Pommayrac,
tout modeste qu’il est, reprendra sa place.
Un portrait singulier et inattendu de Napoléon III, à la taille
fine, à l’œil sémillant, daté du 15 août 1852, est signé de Fortuné
de Fournier 1 ; celui-ci est un Corse, fort répandu dans la société de
l’Empire, mais qui n’a pas su vaincre les oublis méchants; on compte
aussi Mme Lehaut parmi les miniaturistes attitrés de la cour impé-
riale", et non des moindres. Mme Lehaut fit en 1870 un portrait de
l’Impératrice, qui fut vraisemblablement le dernier exécuté en France.
Puis il y eut Philippe Berger3, Mm0 Leloir, dont les fils, Louis et
Maurice, resteront comme les vignettistes les plus spirituels et les
plus savants de notre temps. Je n’aurais jamais fait de dénombrer
les secondaires, l’essentiel pour moi est de n’omettre aucun talent
titré et noté. M’en voici à Mme Herbelin.
HENRI BOUCHOT.
(La fin prochainement.)
1. Fortuné de Fournier, né à Ajaccio en 1798, mort en 1864. Décoré en 1855.
2. Mathilde Bonnel de Longchamp, Mmc Lehaut, née en 1816.
3. Philippe Berger, né à Pagny (Vosges), élève de Girodet.