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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 2
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Gronau, Georg: L' art vénitien à Londres, à propos de l'exposition de la New Gallery, [1]: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0173

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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

L’ART VÉNITIEN A LONDRES, A PROPOS DE L’EXPOSITION

DE LA NEW GALLERY

1. — LES VIVARINI, CRIVELLI, JACOPO BELLIN1, MANTEGNA

Pendant longtemps la critique s’est occupée presque exclusivement de Part
florentin, aux dépens de l'art vénitien. La supériorité de composition et la pureté
de dessin des maîtres toscans expliquent cette préférence de la part d'une esthétique qui
sacrifiait volontiers les qualités picturales à l'idée et au sentiment. On était trop porté
à croire que toute œuvre bien pensée et bien dessinée répond à toutes les exigences
de la peinture. En vertu de cette tendance, les coloristes ont été relégués au second
plan par nos devanciers. Peut-être encore Vasari est-il un peu responsable de cette
trop longue indifférence pour les Vénitiens : son volumineux ouvrage si riche en
renseignements de toute sorte sur les maîtres de l'Italie centrale, qu’il a connus
de visu ou par une tradition immédiate, ne nous fait connaître que les plus grands
noms de Venise, où l’auteur avait séjourné à peine une quinzaine de mois. C’est
dans les Meraviglie delVarte de Ridolfi, écrivant au xviie siècle, qu'on commence
à trouver certaines informations, d’ailleurs peu précises, sur l’École vénitienne. Mais
il a fallu attendre, pour que cet art fût pleinement apprécié, que la peinture moderne
accordât au coloris, cette qualité dominante des maîtres vénitiens, toute l’impor-
tance qu'il mérite. Alors, en France et en Angleterre, en Allemagne plus tard, les
artistes furent amenés à étudier de plus près ces incomparables coloristes de la
ville des doges. L’histoire de l’art suivit ce mouvement : les musées furent explorés,
les archives et les bibliothèques fouillées, et de ces recherches consciencieuses
sortirent quelques ouvrages bien documentés, depuis YHistoire des peintres, de
Charles Blanc, et l’excellent livre de Crowe et Cavalcaselle jusqu’aux Études critiques
sur la peinture italienne, de G. Morelli et the Venitian painters of the Renaissance,
de M. Berenson, qui adressé, à la suite de longs voyages etd’éruditesinvestigations, un
catalogue des tableaux vénitiens dispersés dans les musées et les galeries de l'Europe.

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