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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 1
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Hymans, Henri: L' exposition d'art ancien à Utrecht
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0061

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52

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Y Homme à l'Œillet du Musée de Berlin, et le personnage figurant saint
Orner dans le morceau que nous mettons sous les yeux du lecteur.
La conformité est trop parfaite pour qu’on puisse hésiter à croire
qu’un seul et même modèle a servi ici comme là.

Est-ce à dire que Y Homme à V Œillet doive cesser d’appartenir à
Van Eyck, à qui de plus compétents que nous l’attribuent? Ce n’est
pas à la volée qu’on tranche des questions de cette importance.

Les panneaux de la Vie de saint Bertin sont à double face. Au
revers, des grisailles représentent Y Annonciation, les Prophètes, les
Évangélistes, figures isolées tenant des phylactères. Elles sont d’une
médiocrité qui fait croire que, chose d’ailleurs fréquente, le peintre
des sujets principaux en a laissé l’exécution à un auxiliaire.

Bien que sans doute aucune œuvre de l’exposition ne pût, surtout
en ce qui concerne les primitifs, soutenir la comparaison avec les
panneaux exposés par la princesse de Wied, l’orphelinat réformé
d’Utrecht, entre autres œuvres intéressantes, avait envoyé un por-
trait de chanoine, non seulement d’excellente qualité, mais de
grande importance historique.

Le catalogue de l’exposition nous apprend qu’Evrard Zouden-
balch, prévôt à Maëstricht, chanoine et trésorier de la cathédrale
d’Utrecht, — dont le nom et les titres figurent sur le panneau,
— posa en 1491 la première pierre de l’hôpital de Sainte-Elisabeth.
Le tableau fut-il exécuté à Utrecht ou à Maëstricht? Nous inclinons
pour la seconde hypothèse, à cause de certaines traditions qui nous
semblent faites pour la rendre admissible. Dans la contrée qui donna
le jour aux Van Eyck, il serait permis de chercher des rapports
qui, justement, se montrent dans cette peinture précise et sobre.

Le personnage, vu à mi-corps, tient des deux mains un livre de
prières. Sa tête est chauve; il a le visage entièrement rasé. Une
aube de légère mousseline recouvre son vêtement rouge. Le tableau
est-il peint à l’huile? Nous ne l’affirmons pas. Il a la sobriété de la
fresque et fait songer à certains maîtres italiens. Le plan y est
exprimé en larges traits sur un fond neutre et c’est d’une main
singulièrement experte que sont tracés, sur le fond rouge de la robe,
les plis du mince vêtement de dessus. En somme, le morceau se pose
comme une énigme pour qui s’est familiarisé avec la peinture flamande
ou hollandaise de la seconde moitié du xve siècle. Il est d’ailleurs
dans un état parfait de conservation.

L’Adoration des Mages, exposée par la princesse de Wied, sous le
monogramme faux de Lucas de Leyde et la date, également fausse,
 
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