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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 2
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Lefort, Paul: Le Musée du Prado, [11], L'école espagnole, 3: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0147

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LE MUSÉE DU PRADO.

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propre femme, Josefa Bayeu, en même temps qu’un Christ en croix, qui
figurait jadis dans l’église de San Francisco-el-Grande, très visible-
ment inspiré de Velâzquez, et qu’un Exorcisme, tableau de chevalet,
exécuté avec verve et infiniment de causticité et d’esprit. Il
nous reste à mentionner, pour le grand intérêt qu’elle présente, à
présent surtout qu’on ne trouve plus à Madrid aucun des curieux
sujets de chasse qu’a traités Velâzquez, la copie, par Goya, d’un
de ces sujets ; elle représente une Chasse au sanglier, au Hoyo,
près du Prado, à laquelle prennent part Philippe IV, le comte-duc
d’Olivarès, le cardinal infant don Fernand, le porte-arquebuse du
roi, Juan Mateos, et une foule de gentilshommes. L’original, donné
par Ferdinand AMI à lord Cowley, fait aujourd'hui partie de la
National Gallery.

Lorsque en 1827, Goya, déjà âgé déplus de quatre-vingts ans,
quitta momentanément son exil volontaire, à Bordeaux, pour venir
solliciter à Madrid l’autorisation de prolonger son séjour à l’étran-
ger, le peintre Vicente Lopez (1772-1850) mit cette circonstance à
profit pour faire, en quelques heures, le curieux portrait, catalogué
sous le n° 772, au Musée du Prado. Goya, touché de tant de courtoi-
sie, prétendit rendre à Lopez le même amical office; mais sa main
tremblante se refusa à mener à bonne fin l’entreprise. Dépité, le
vieil artiste, toujours enragé aficionado, offrit alors à Lopez de lui
enseigner à planter, selon toutes les règles de la tauromachie, « une
belle paire de banderilles ».

Après Goya, l’art national subit une nouvelle éclipse. L’ensei-
gnement et la direction que suivirent, lors de la restauration de
Ferdinand AMI, José Aparicio (1773-1838), Juan-Antonio Ribera
(1779-1860) et José de Madrazo (1781-1859) ne parvinrent pas à lui
redonner son ancien éclat. On s’explique, en voyant au Prado la
Disette de Madrid (1811-1812) d’Aparicio, le Cincinnatus et le Wamba
de Ribera, de même que la Mort de Viriathe, de Madrazo, que ces
adeptes du style de Louis David ne durent pas longtemps faire école.

D’autres germes, apportés encore d’au delà des Pyrénées, furent
du moins plus féconds. Les influences françaises, d’abord roman-
tiques, puis réalistes, conquirent bientôt, en Espagne, de nombreux
prosélytes, leur apportant, avec des méthodes plus libres, un idéal
renouvelé et plus hardi. Les principaux ouvrages datant des soixante
dernières années, et s’inspirant de ces nouveaux courants d’art, se
trouvent aujourd’hui rassemblés au Musée du Prado ; ils attestent les
influences extérieures successivement obéies et témoignent des

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