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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 3
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Magne, Lucien: L' exposition de 1900, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0190

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178

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sées, mais, en revanche, quelle clarté dans la composition, quelle
simplicité dans l’effet! La seule critique qu'on puisse faire concer-
nerait la rotonde faisant face au palais et dont le mur plein masque-
rait la vue du côté de la place de la Concorde.

M. Gautier est l'un de ceux qui ont le mieux réalisé le grand
effet perspectif à tirer du pont des invalides, et s’il a occupé le fond
de l’Esplanade, c’est par une construction assez basse pour ne point
masquer la vue du dôme. Sur les contre-allées seraient les exposi-
tions des ministères (fig. 9).

On se souvient encore des décorations brillantes imaginées
par M. Gautier pour les entrées de l’Exposition en 1889; c’est avec
la même verve qu’est dessiné tout son projet. Il explique dans
une intéressante notice que, considérant la future Exposition comme
l’apothéose du siècle, il a cherché à résumer dans un seul monu-
ment « tous les faits hist n iques, toutes les découvertes, toutes les
manifestations d’art ». 11 a été conduit ainsi à supprimer les con-
structions actuelles du Champ-de-Mars et à édifier, sur quatre arcs
immenses, un Palais du siècle, rappelant par ses retraits successifs
qui correspondraient à chaque période décennale, les tours à étages
de la Chaldée ou les pagodes indiennes. On a cherché une mauvaise
querelle à M. Gautier en lui faisant observer que les surfaces
de chaque étage de son palais étant décroissantes, on pourrait
en conclure que notre siècle aurait marché à reculons, et que
les productions des dix dernières années seraient les moins impor-
tantes. Mais pourquoi ne pas placer au sommet de la tour la période
décennale la plus éloignée? On arriverait ainsi jusqu’à nos jours, en
élargissant l’espace réservé « à la synthèse de l’histoire politique,
artistique et industrielle de chaque période ».

L’objection la plus sérieuse serait, je crois, la dépense considé-
rable qu’entraînerait la réalisation d’un palais métallique dont
la base carrée aurait 170 mètres de côté et dont la hauteur attein-
drait 240 mètres. Quoi qu’il en soit, si ce palais doit rester à l’état
de rêve, c’est un rêve charmant et bien fait pour tenter l’ima-
gination d’un artiste (fig. 10).

La vue perspective témoigne vraiment d’une prodigieuse habi-
leté; elle rend compte de l’idée qu’a eue l’architecte de former un
ensemble décoratif en reliant, par des passerelles métalliques à
deux étages jetées au-dessus de la Seine, le Trocadéro au Champ-de-
Mars. Sans doute ces passerelles n’aboutissent qu’à des escaliers, mais
c’est un décor qu’a tenté de réaliser M. Gautier en prolongeant sur
 
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