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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 3
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Cavelier de Cuverville, Jules Marie Armand: Le Kremlin de Rostoff
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0236

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

les différentes sonneries que l’on voulait bien ordonner en mon hon-
neur. On obtenait autrefois des sons qu’on ne retrouve plus ; mais
les différentes méthodes et les carillons apportés par chacun des
évêques de Rostoff ont été conservés, les sonneurs se transmettant
les uns aux autres l’art et la tradition.

Autour de la cathédrale et du clocher s’étend un vaste mur en
pierre avec portes et portiques. Le kremlin renferme encore cinq
églises anciennes. Parmi les plus belles, on peut citer celle de Vos-
kressenskaja, bâtie également par Joane Sissoevitch. Au milieu des
curiosités de l’architecture intérieure, on remarque, en guise d’ico-
nostase, un mur en pierre séparant l’autel de la nef; puis, au-dessus
de la porte sainte, un auvent en pierre également, soutenu par
quatre colonnes dorées d’un joli style. La porte est couverte d’em-
blèmes, de figures allégoriques, d’inscriptions du xvme siècle. Les
murs sont ornés de peintures de l’époque, parmi lesquelles se déta-
chent la Passion et, à l’entrée, quelques visions de l’Apocalypse.
Une grille en fer très curieuse ferme l’entrée de la cathédrale. La
restauration de cette église a été faite d’une façon remarquable par
MM. Shliakoff et Tissoff qui m’en faisaient les honneurs avec une
extrême amabilité.

Un passage spécial réunit l’église à une maison faisant partie
autrefois de l’habitation des évêques. Non loin de cette maison se
dresse une chapelle à la Vierge avec une seule coupole, qui frappe
le regard par sa façade peinte de triangles de différentes couleurs.
Les murs intérieurs sont bordés de motifs de sculpture du
xvme siècle et supportent des images de la Vierge. On voit près du
chœur un iconostase du xvne siècle.

Puis, c’est l’église de Saint-Jean-Baptiste, dont la porte sainte
est décorée de riches tentures, soutenues par des colonnes; les murs
sont couverts de fresques du xvne siècle.

A côté de l’archevêché est l’église de Spass-na-seniach, datant
de 1675 et dont les murs offrent également des fresques très inté-
ressantes de cette époque.

L’iconostase est en pierre, et le jubé, élevé de cinq marches, est
séparé de la nef par des arcs en pierre d’une courbe élégante. Malheu-
reusement, cette chapelle menace ruine.

L’œil reste si émerveillé de toutes ces choses, si troublé de ce
mélange d’églises, de passages en labyrinthe, de galeries hautes ou
basses, que l’on se rend difficilement compte de l’ensemble du krem-
lin dans une visite rapide ; on conçoit néanmoins combien il a fallu
 
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