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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 3
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Renan, Ary: Paul Mantz
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0244

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23 2

GAZETTE UES BEAUX-ARTS.

Il faut remonter à un demi-siècle en arrière. Mantz sortait de la
vingtième année quand le grand éveil littéraire, qui suscita l’école des
critiques instruits tels que furent Charles Blanc, Théophile Gautier,
Saint-Victor, Planche, Tlioré, le secoua à son tour. La littérature
frappait alors d’un sceau profond les œuvres d’art les plus indépen-
dantes: le mélange des genres était intime; c’est auprès des produc-
teurs, c’est dans les cénacles où s’élaborait l’émancipation de la
pensée française que se formaient côte à côte les artistes plastiques
et leurs juges fraternels, les critiques. On s’essayait à tout; on
aimait pieusement le passé; on discutait ardemment le présent;
on croyait préparer l’avenir; la fermentation des idées était extrême,
et l'esprit vivifiait la lettre morte. D’autres parleront mieux que
nous des productions originales de Paul Mantz ; c’est l’expositeur,
c’est le critique jamais las que nous devons relever aujourd’hui.

Il a beaucoup aimé l’art français; il l’a aimé avec intelligence et
d’une affection innée; nos lecteurs le savent bien, sans avoir eu
toutes ses confidences; car, le salonnier sema la bonne parole à la
volée, dans Y Artiste d’abord (1845-1847), dans Y Événement (1850-51),
dans la Revue de Paris ( 1853), dans la Revue française (1855-57), dans
la Gazette des Beaux-Arts (1857, 1859, 1863, 1865, 1867, 1869, 1872),
enfin dans le Temps (1813-81 et 1883-91). Mais cette critique démon-
strative des faits contemporains était accompagnée, étayée par
l’étude passionnée des époques précédentes. Avec d’originales
recherches .sur Michel Colombe, Coypel, le Boullogne, les Le Nain,
Watteau, notons, dans la Revue française, les articles sur Rude,
David d’Angers, Delaroche, Scheffer, Flandrin, Delacroix, et ceux
qu’il écrivit au jour le jour sur les expositions universelles, sur les
expositions rétrospectives, sur les ventes célèbres, sur les livres d'art,
sur tout le mouvement esthétique des cinquante dernières années.

Lui-même voulut écrire des livres, épandre sa doctrine. Sa
collaboration à des réimpressions et à des recueils composites tels
que le Journal de Rangeait, les Mémoires sur la vie et les ouvrages des
membres de VAcadémie royale de peinture, etc., les Chefs-d'œuvre, les
Peintres vivants, Y Art en Italie et surtout à Y Histoire des peintres,
de Charles Blanc, l’amenait à réunir, en 1809, les Chefs-d’œuvre de la
peinture italienne, et, dix ans après, à écrire deux beaux volumes, l’un
sur Boucher, Lemoyne et Notoire, l’autre sur Holbein. Deux volumes
encore sur Rubens et Watteau sont bien connus de nos lecteurs; ces
magistrales études ont paru dans notre recueil, la première de 1882
à 1886, la seconde en 1889.
 
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