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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 4
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Diehl, Charles: Les émaux byzantins de la collection Zwénigorodskoi
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0303

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288

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

une série-précieuse et vraiment unique d’émaux byzantins : et si
j’ajoute que le texte est imprimé avec un luxe royal, que de nombreux
dessins l'illustrent, que d’élégantes initiales de couleur en égaient
chaque page, que, jusqu’au moindre détail, tout y est d’une facture
irréprochable, que rien n’y manque enfin, pas même le signet, formé
d’un large ruban tissé d’or et de soie, il me restera à dire encore-
que ce volume n’est point mis dans le commerce et que M. de Zwé-
nigorodskoï s’est réservé le magnifique privilège d’en distribuer,
selon ses intentions particulières, jusqu’au dernier exemplaire.

La genèse de cet admirable livre mérite d’être racontée. Elle fait
tout d’abord un singulier honneur à l’homme qui a voulu faire ce
bel emploi de sa fortune ; l’histoire est en outre d’un bon exemple,
qui doit être hautement signalé et qu’on souhaiterait voir moins
rarement imité.

M. A. de Zwénigorodskoï, un riche amateur russe, a formé en
ces dernières années une collection absolument unique d’anciens
émaux byzantins : mais il n’a point voulu se réserver l’égoïste
plaisir d’admirer tout seul ses heureuses trouvailles ; il a tenu à
honneur d’en donner la joie à tous ceux qui goûtent les monuments
de l’art byzantin. Pour présenter au public ces merveilles, il s’adressa
une première fois à un savant allemand, l’abbé Schulz, dont le livre,
resté d’ailleurs inachevé, a été publié en 1890 par les soins de M. de
Zwénigorodskoï, moins comme une étude définitive que comme
un hommage rendu à la mémoire de l’auteur. Pour une œuvre
vraiment digne des monuments qui en étaient la matière, M. de
Zwénigorodskoï souhaitait une main experte et plus habile; il a
trouvé ce qu’il cherchait dans le concours d’un des hommes les
mieux qualifiés pour parler des choses de Byzance, deM. KondakofF,
professeur à l’Université de Saint-Pétersbourg et conservateur du
Musée de l’Ermitage. Mais un simple catalogue, si somptueux qu’il
pût être, ne suffisait ni à la science éprouvée d’un tel maître, ni à
l’ambition deM. de Zwénigorodskoï. Une histoire complète de l’émail-
lerie byzantine devait précéder et comme éclairer la description
particulière de la collection : et pour cela, M. de Zwénigorodskoï a
voulu que M. KondakofF allât, en deux voyages spéciaux, étudier,
dans les musées d’Europe et les monastères du Caucase, toutes les
œuvres qui subsistent de l’émaillerie byzantine; il a voulu que les
plus remarquables de ces monuments, dont beaucoup étaient inédits
encore, vinssent illustrer le texte. 11 a voulu encore que le résultat
de tant de recherches et de soins ne fût point communiqué aux
 
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