Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Homolle, Théophile: Découvertes de Delphes, 3, Les Apollons d'Argos, les trésors de Sicyone et de Siphnos, l'école argivo-sicyonienne
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0343

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
326

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

médiques. Voilà donc une nouvelle œuvre dont la date est rigoureu-
sement établie, entre 525 pour les parties les plus anciennes et
510 environ pour les plus modernes.

Le fronton et la frise présentent assez de différences dans la
technique et la composition pour qu’on puisse supposer entre les
artistes qui y ont travaillé une différence d’âge et de tendance, ou
entre les ouvrages un intervalle, mais non pas de longue durée.

L’auteur de la Dispute du trépied, de Y Apothéose d’Héraclès, de la
Course d'OEnomaos juxtapose les personnages, celui de la Gigantomachie
et du Combat autour du corps de Sarpédon les groupe dans une com-
position bien liée ; l'un observe une symétrie rigide par la corres-
pondance exacte de personnages en même nombre et d’attitudes
analogues ou même semblables. Au quadrige d’Athéna, qui est
représenté en tète de cet article, est opposé celui d’Hébé; à la déesse
qui monte sur son char, la déesse qui en descend ; Hermès, qui tient
la bride des chevaux, avait son pareil à l’autre extrémité de la frise
qui remplissait le même office, comme Hercule avait son pendant à
l’arrière du char et près de la déesse. Que l’on se reporte aux deux
compositions dont j'ai donné des spécimens dans la planche hors
texte, ce n’est pas seulement le sujet qui diffère, c’est l’esprit même.

Le goût des symétries exactement balancées persiste dans la scène
du combat. Dans l’Olympe, d’où les divinités suivent les péripéties de
la lutte, une calme ordonnance s’impose. Elle sied à la sérénité
divine, elle répond à la division des partis qui siègent aux côtés de
Jupiter, l’arbitre équitable: Arès, Aphrodite, Artémise et Apollon,
à gauche, Thétis, Athéna, Héraet Némésis à droite. Ce sont ces trois
divinités qu’on voit dans le fragment ci-dessous.

Sur terre, même division tranchée des partis : autour du
héros mort, deux guerriers de part et d’autre qui se disputent son
corps et ses armes, et, près de chaque groupe de combattants,
un cocher sur son quadrige, attentif à la lutte et prêt à recevoir le
vainqueur ou le vaincu, pour enlever le butin et fuir le champ de
bataille; enfin, à la tète des chevaux, un valet qui les retient et qui
les lancera au moment venu. Encore, faudrait-il, au milieu de la
composition, replacersur lesbras de Ménélasun grand bouclier à tète
de Gorgone, qui en était comme l’axe. Mais déjà les personnages sont
mieux liés par une action commune, les poses plus variées, les
combinaisons de plans plus compliquées. Dans la Gigantomachie, une
véritable mêlée de personnages et d’animaux s’offre à nous, avec une
ordonnance qui reste claire, sans être trop rigoureuse et apparente.
 
Annotationen