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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 4
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Homolle, Théophile: Découvertes de Delphes, 3, Les Apollons d'Argos, les trésors de Sicyone et de Siphnos, l'école argivo-sicyonienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0345

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

années de préparation. Les deux compositions ont leurs analogues
et dans la peinture corinthienne et dans la décoration à figures
noires, en plein vie siècle; ou encore dans certains vases à figures
rouges, types de transition de la fin du vie siècle.

De même, la technique, touten accusant deux manières différentes,
en progrès sensible Lune sur l’autre, démontre cependant une commu-
nauté de traditions, une continuité dans les procédés, qui ne peuvent
s’expliquer que chez des artistes formés dans un même atelier et à un
court intervalle de temps. Les figures du fronton et des côtés sud et
ouest de la frise frappent par leur sécheresse, l’absence de modelé,
la platitude du relief, même dans les parties les plus saillantes, par
la dureté des contours à arêtes vives, parla lourdeur des proportions
ramassées, par la rudesse des indications anatomiques; les côtés est
et nord offrent au contraire, avec des surfaces et des contours
arrondis, plus de souplesse dans le rendu des chairs et des muscles,
plus de moelleux dans les étoffes, plus de liberté dans le mouvement.
Mais, à y regarder de près, on s’aperçoit que la méthode de travail
est la même : les deux artistes procèdent par épannelage, abattant
dans le marbre une succession de plans parallèles, dans chacun
desquels ils profilent ensuite les figures; seulement, l’un accentue
l’intersection des plans entre eux et avec le fond par des perpendicu-
laires, l’autre l’adoucit par des courbes qui ménagent la transition
des méplats aux contours et des contours au fond. Le sentiment plus
ou moins vif, l’art plus ou moins heureux de ces passages mettent
entre la sécheresse anguleuse de quelques figures et l’harmonie fondue
de certaines autres tant de légères nuances, que pas une transition
ne manque. De même aussi, tous les progrès du style n’empêchent pas
que, de la figure la plus lourde et la plus durement traitée à la plus
heureusement enlevée, l’ensemble ne laisse une impression d’unité,
par la permanence de certains caractères essentiels qui persistent à
travers toutes les transformations. L’Hermès qui précède Athéna,
dans l’Apothéose, est court jusqu’à en être difforme; l’épaisseur de
ses mollets, ses tendons raides comme des cordes, les replis et
l’ossature de ses genoux sont exagérés jusqu’au ridicule, et cependant
il est bien de la même famille, non seulement que les géants grossiers,
mais que les plus beaux des héros et des dieux, Héraclès ou Apollon.
Plus allongés, ces personnages n’en frappent pas moins par leur
carrure; moins rudement modelés, ils ont cependant la cuisse large,
la jambe sèche, le genou osseux, le mollet gros, le pied très en long.
La parenté sera plus frappante encore avec Ménélas ou son valet.
 
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