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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 4
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Phillipps, Claude: Exposition de maîtres anciens à la Royal Academy, [1]: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0365

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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE.

347

La plupart des œuvres de l’école florentine ne méritent guère qu’on s’arrête à
les discuter. Une Vierge avec l'Enfant (à M. Charles Butler), attribuée trop témé-
rairement à Andrea Verrocchio lui-même, n’est qu’un bon morceau de son école.
La parenté est indiscutable entre ce panneau et les deux intéressantes œuvres
que nous possédons à la National Gallery ainsi que les panneaux traitant le
même sujet au musée de Berlin et au musée Staedel de Francfort, et le Voyage de
Tobie à l’Académie des Beaux-Arts de Florence. Toutes ces Saintes Familles, aux
surfaces polies, aux ombres jaunâtres, ont l’air d’avoir été copiées sur des origi-
naux de bronze, tant le relief en est sculptural et accentué.

La minuscule Sainte Famille de Fra Bartolommeo (à miss Henriette Hertz) est
un véritable bijou, digne d’être classé avec les petits panneaux de style identique
du Musée des Offices. Le peintre prouve ici qu’il possédait le secret de faire grand
en petit. Nous avons la preuve, dans l’exquis petit triptyque portatif du musée
Poldi-Pezzoli de Milan, que son confrère et collaborateur Mariotto Albertinelli avait
emprunté ce secret à son ami, auquel on attribue encore à tort cette œuvre si déli-
cate et si personnelle. Un portrait fort intéressant et fort difficile à classer est
celui d'Alberto Pio di Carpi (à M. L. Mond), que le Dr J. P. Richter attribue, en
s’appuyant sur des raisons sérieuses, à Baldassare Peruzzi. Le fond, un paysage
orné de petits personnages et de constructions d’un style quasi classique propre à
ce curieux peintre, parle pour lui. Le portrait représentant un jeune homme au
teint olivâtre, aux cheveux d’un blond roux, semble d’un peintre qui a subi l'in-
fluence des écoles du nord de l’Italie, probablement de celle de Milan. Le savant cri-
tique allemand fait remarquer que Peruzzi, dans les premières années du siècle,
avait des rapports intimes avec Cesare da Sesto. Comme appartenant à l’école de
Léonard, il convient de signaler une belle Sainte Famille avec saint Jean de ce
peintre inégal qui s’appelle Marco d'Oggione, puis une très curieuse répétition
de la Vierge au coussin vert de Solario qui est au Salon carré du Louvre. Au fond,
à la place du paysage caractéristique que l'on connaît, saint Joseph travaillant à
son métier de charpentier. L’exécution de cette belle répétition est si solide, si
serrée, qu’on pourrait la croire de la main du maître milanais lui-même, s’il n’y
manquait cette suavité exquise qu’on admire dans l’expression de la Madone penchée
sur l’Enfant divin. On a attribué, selon nous avec raison, au peintre de Pavie, Pier
Francesco Sacchi, dont l’œuvre la plus connue est cette grande composition
les Pères de l'Eglise conservée au Louvre, un Saint Paul, de grandeur naturelle
(à M. L. Mond), œuvre dure et criarde de couleur, mais néanmoins d’un aspect
grandiose.

Curieuse, surtout à cause de la signature authentique Michael Johannes Bono
Yenetus, est une Vierge avec l’Enfant (à Sir Frédéric Leighton) ; elle n’a plus cet
éclat d’émail qui distingue le tableau d’autel du même peintre (également signé)
à l’Académie de Venise.

Il n’y a pas en Angleterre d’œuvre aussi importante du grand maître de Vicence,
Bartolommeo Montagna, que cette curieuse Résurrection (au comte Ashburnham).
C’est un tableau d’autel peint sur une toile très fine, comme certains autres
Montagna, comme la plupart des Mantegna de la dernière période, et le Gima de
1489 du Musée de Vicence. On ne peut guère admettre que Montagna ait été direc-
tement influencé par le Squarcione et son école, et cependant le groupe principal
du Christ ressuscité avec la Madeleine paraît avoir été inspiré par Padoue : c’est la
 
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