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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 4
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Phillipps, Claude: Exposition de maîtres anciens à la Royal Academy, [1]: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0366

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348

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

partie la moins réussie, la plus pauvre de l’œuvre. Le saint Jérôme elle saint Jean-
Baptiste, qui occupent des niches à droite et à gauche, comptent au contraire
parmi les plus nobles créations de ce maître austère, mais vibrant et passionné.
Un tableau d'autel, la Vierge avec VEnfant, deux saints et un donateur (au comte
Ashburnham) est attribué à Giovanni Bellini ; on y voit en effet un cartellino por-
tant la signature usuelle avec la date 1505. C’est tout au plus, cependant, un tableau
d’école médiocre, mais néanmoins intéressant par une certaine personnalité
accentuée qui s’y révèle. 11 ne saurait être de la main d’un peintre très rapproché
du grand chef d’école. Un délicieux petit paysage tout ensoleillé, provenant de la
même collection, est attribué au Giorgione. L’auteur en est certainement un peintre
qui a étudié de près les paysages de Giovanni Bellini et de Cima, mais ce n’est pas
Barbarelli ; car le petit panneau n’a rien de commun avec les paysages, de genres
très divers du reste, que nous connaissons dans ses œuvres authentiques.

Le plus beau tableau vénitien de la collection, et le seul, peut-être, qui soit de
premier ordre, est le soi-disant Arioste par le Titien, provenant de la collection
du comte Darnley. D’après le costume et la chevelure encore longue du person-
nage, ce portrait doit être placé dans les premières quinze années du xvie siècle,
et la conception, l’ordonnance en sont encore toutes giorgionesques, rappelant
les portraits de Barbarelli à Berlin et à Buda-Pesth, et de plus près encore,
comme pose, le célèbre Violoniste du palais Sciarra, attribué à Raphaël, mais
restitué par Morelli à l’élève de Giorgione, Sébastien de! Piombo. Malheureuse-
ment, la figure du personnage dans le beau portrait de lord Darnley a beaucoup
souffert par suite de nettoyages. Là où le Titien se montre encore dans toute sa
Splendeur, c’est dans le riche costume sombre aux manches luisantes de satin
gris foncé tournant au noir. Nous ne nous arrêterons pas à discuter les autres
toiles attribuées au maître de Cadore, car aucune n’a le droit de porter son nom
auguste, et moins que toutes les autres ce grand paysage avec figures, Jupiter et
Antiope (au duc de Westminster). Une toile d’un effet fort décoratif, dans le genre
de Palma Vecchio, représente Mars et Vénus dans un paysage (à M. Val. C.
Prinsep) ; il y manque cependant la vigueur et la finesse de couleur propres au
grand maître vénitien. S'il fallait trouver un nom qui convînt à ce tableau, nous
préférerions celui de Cariani, sans avoir cependant la certitude que l’œuvre soit
de lui. Une grande Adoration des Bergers (à Eudoxie, comtesse de Lindsay), attri-
buée au Tintoret, est certainement de T un des Bassan.

Les primitifs flamands et allemands offrent moins de morceaux de choix que
les années précédentes.

Un portrait dénommé Charles le Téméraire et attribué à Roger van derWeyden
(à M. Robert Jackson) appartient, selon nous, à l’école bourguignonne sous
l’influence flamande. Il n’est pas sans une certaine analogie avec le beau portrait
de l’Académie de Venise, également donné à l’illustre maître flamand. Un grand
panneau : La Mort de la Sainte Vierge en présence des apôtres (au Dr J.-P. Richter),
est intéressant comme étant de la main de Hans Holbein le vieux, qui est à
peine représenté, comme peintre, en dehors des musées allemands. Un très beau
Portrait d’homme du maître de Cologne Bartholomæus Bruvn, le montre encore
sous l’influence du Maître de la Mort de Marie. Il vient, avec un intéressant Portrait
d'homme, par Christophe Amberger d’Augsbourg, de la riche collection de
M. E. Salting. Deux portraits de l’école française du xvie siècle, l’un au comte
 
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