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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 5
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Logan, Mary: Lorenzo Lotto
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0388

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370

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ou, du moins, jusqu'à ce qu’il en eut pu voir les esquisses. En outre,
on constate de faibles traces d’une influence de Michel-Ange dans les
fresques, exécutées vers 1524, à San-Michele de Bergame et dans les
inlarsios des stalles du chœur dessinés par Lotto pour Santa-Maria-
Maggiore dans la même ville. Ces indices autorisent à croire que
Lotto était à Rome pendant que Michel-Ange décorait la chapelle
Sixtine. Enfin, le traitement de l’architecture dans le tableau d'autel
de San-Bartolommeo, àBergame, suggère l'hypothèse d’une connexion,
directe ou indirecte, de Lotto avec Bramante, à l’époque où ce
dernier dirigeait la construction de Saint-Pierre.

Après ces tableaux peu nombreux, qui révèlent, vers 1512,
l'influence exercée sur Lotto par son séjour à Rome, nous découvrons
tout à coup, dans un tableau d’autel de 1514, à Alzano près de
Bergame, de frappantes ressemblances avec le style de Palma. Puis,
en 1515, date du portrait des frères délia Torre, à la National Gallery,
ce n’est plus l’influence de Raphaël ou de Palma que nous reconnais-
sons : Lotto y reparaît comme l’élève direct d’Alvise. Comment
expliquer ces rapides modifications?

Les peintures des environs de 1512, exécutées sous l'influence de
Raphaël, montrent un penchant à exagérer certaines tendances
raphaélesques, telles que le ton blond et l’attitude expressive des
mains. Elles comptent parmi les productions les moins heureuses de
Lotto, comme si l’artiste, en les peignant, avait quelque peu dévié de
sa vraie nature. Sa soudaine et éphémère conversion à la manière de
Palma peut résulter de l’état d'équilibre instable où l’avait jeté l’in-
fluence de Raphaël. A l’époque où il s’émancipait de cette dernière,
nous savons qu’il revint à Bergame, comme le prouve un contrat
passé par lui en 1513 avec le bergamasque Alessandro Martinengo ;
il se trouva probablement alors en relations personnelles avec
Palma, dont plusieurs tableaux, probablement de cette époque, sont
disséminés dans les villages des montagnes voisines. Mais ce pas-
sage dans l’école de Palma fut encore pins éphémère que la manière
rapliaélesque de Lotto. Il n’y a de lui, à cette époque, qu’un seul
tableau, autre que celui d’Alzano, où l’on puisse signaler l’influence
directe de Palma : c’est une Santa Conversazione, qui ne nous est plus
connue que par une ancienne copie de la galerie Borghèse. L’indé-
pendance de l’artiste est redevenue complète dans le portrait des
frères délia Torre (National Gallery, n° 699) ; il semble qu’il ait
éliminé tous les éléments inassimilables et que son tempérament
personnel se soit fortifié par cette épreuve. Agostino délia Torre
 
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