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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Nolhac, Pierre de: Nattier, [1]: peintre de Mesdames, filles de Louis XV
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0486

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GAZETTE DES BEAUX ARTS.

462

Nous avons la Flore, cherchons la Diane. Cette Diane du Salon
de 1745, qui devait faire pendant à Choisy à la première réplique de
la Flore, n’est pas difficile à trouver. C’est celle qui existe à Versailles,
dans la chambre de Louis XV, placée sur un chevalet et faisant pen-
dant au portrait de Madame Henriette. Une jeune femme est assise
sous un rocher, tenant un arc de la main gauche et prenant de la
droite une flèche dans un carquois; elle est ceinte d’une peau debète
et porte dans ses cheveux le léger croissant qui indique sa divinité.
Cette Diane, n° 3805, a été exposée jusqu’ici sous le nom de Madame
Victoire « en nymphe chasseresse » ; à présent qu’on sait que ce ne
peut être que Madame Adélaïde, on s’étonne de n’avoir pas noté plus
tôt bétonnante ressemblance qu’elle offre avec les deux portraits
déjà connus de cette princesse plus âgée, qui sont à Versailles et au
Louvre 1.

Ce tableau dont la composition fait un digne pendant de la Flore,
mais dont la touche est cependant moins légère, n’est pas signé. Ce
serait donc, suivant le principe que nous avons signalé, une réplique
du premier tableau exécuté par Nattier et qui resterait à trouver.
Le peintre a d’ailleurs répété plus d’une fois ces deux tableaux :
En 1745, les comptes mentionnent les premières copies2; en 1746,
d’autres copies sont exécutées pour être envoyées en Espagne à
Madame Infante, la sœur aînée des princesses, et elles sont faites
d’après les originaux de Choisy 3. Il y a deux répliques dans la magni-
fique collection de Ferrières, qui offrent un intérêt considérable de
variante, mais seulement dans le costume. La chemisette portée par les
deux princesses est sensiblement plus large, avec une bordure

1. Un mémoire inédit de Nattier, pour ses travaux de 1745, décrit ce tableau :
« Avoir peint Madame Adélaïde sous la figure de Diane dans les bois, tenant un arc
et des flèches, le fond du tableau est une forêt, à travers laquelle on découvre une
belle campagne. Le tableau est de même grandeur que celui de Madame et sont
tous deux placés dans la chambre du Roy à Choisy. 1500 livres. » Le même mémoire
porte une « copie chantournée de la Flore, pour 400 livres », et le buste du Roi « peint
en cuirasse » pour 1500 livres, avec deux copies pour 600 livres (Arch. nat., 04797).

2. « Au sieur Nattier, parfait payement de 4,600 livres, pour les tableaux, por-
traits du Roy et de Mesdames de France, avec copies d’iceux qu'il a faits pour le
service de S. M. en 1745. » (Arch. nat., 0*2245, fol. 285).

3. Cf. Gazette des Beaux-Arts, XI, 437, et le mémoire de Nattier de 1746. C'est
à Madame Infante « en Espagne », qu'est envoyée la réplique du portrait de son
frère le Dauphin, marqué dans le mémoire récapitulatif de Nattier comme envoyé
« en Pologne » ; ce lapsus est corrigé dans son mémoire inédit de 1748. Les
tableaux ne sont pas au Prado.
 
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