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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Berenson, Bernard: La Pallas de Sandro Botticelli
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0500

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474

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Le paysage, enfin, ressemble par certains traits à trois paysages de
Botticelli bien authentiques: ceux de la Tentation du Christ {de la cha-
pelle Sixtine), du Couronnement delà Vierge et delà Naissance de Venus.

L’authenticité de la nouvelle œuvre étant hors de doute et sa date
pouvant être déterminée, elle nous servira de point de départ pour
étudier le maître. Tout d’abord elle confirme l’attribution de la
Fortezzci, car dans cette figure on remarque la même forme de poitrine
que dans notre Pallas, et certains tons d’un bleu saphir qui ne repa-
raissent que dans le tableau retrouvé. La date de cette dernière
œuvre pouvant être fixée aux environs de 1480, nous arrivons, par
comparaison, à dater avec plus de précision quelques-uns des autres
morceaux du maître dont la parenté avec la Pallas est évidente. 11 y
a à peine trace, dans le nouveau tableau, de l'influence des Pollaiuoli ;
Botticelli, quand il La peint, devaitdoncen être presque complètement
émancipé. Examinons maintenant le Printemps : la figure du jeune
homme, et même les types et les attitudes des Grâces révèlent encore
l’influence des Pollaiuoli à un degré qui n’aurait besoin que d’être
poussé un peu plus loin pour gâter rharmonie et la suprême euryth-
mie de ce chef-d’œuvre souverain. On peut en conclure que Botticelli
a exécuté sa plus belle œuvre antérieurement à celle qui nous occupe,
et, comme d’autre part le Printemps fut également peint pour les
Médicis et qu’il est probable qu’il ne l’a pas fait immédiatement
après la tragédie dePâques (1478), on peutconclureavec vraisemblance
que la Primavera ne remonte pas au delà du printemps de 1478.

Comparé à la Naissance de Vénus, le nouveau Botticelli présente
avec ce tableau non seulement des similitudes dans les formes, mais
encore dans le sentiment artistique. Les deux peintures sont égale-
ment vides de tendance naturaliste et trahissent, à mon sens, l’in-
fluence des Pollaiuoli, ou comme le pensent d’autres, de Yerrocchio.
Mais il y a deux raisons au moins de supposer que la Naissance de
Vénus est la seconde en date. La Pallas de notre tableau a encore,
dans la hanche, cette ligne courbe qui dépare un peu la beauté des
figures de femmes dans les œuvres de la jeunesse du maitre. La figure
analogue de la Naissance de Vénus, la femme au manteau, n'a pas cette
particularité, et de plus son mouvement est plus rapide et plus
rythmique. Cette qualité d’aisance et de vivacité dans les mouve-
ments, Botticelli semble l’avoir conquise à mesure qu’il était plus
maitre de lui; on peut donc induire que, chez lui, les qualités de
souplesse indiquent une œuvre de son âge mûr. L’autre raison de
placer la Naissance de Vénus après la Déesse et le Centaure est que
 
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