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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Schéfer, Gaston: Les voyages en Italie: Stendhal, Emeric David, Théophile Gautier, Edmond et Julie de Goncourt
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0515

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LES VOYAGES EN ITALIE.

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malgré notre penchant pour l'art païen, nous les aimons, ces
naïfs tableaux gothiques. » Il les comprenait à merveille, ces images
si simples, si en dehors de la réalité, les seules qui convinssent
à la religion qui a détourné l’homme de la contemplation de la nature
et l’a rejeté vers la vie intérieure. Il aimait « ces madones tenant
leur fils sur leurs genoux, naïvement nimbées d’or, comme si la
couleur n’était pas assez brillante pour elles, ces petits anges jouant
de la viole d’amour, du rebec ou de l’angélique ».

ÉMERIC DAVID.

(D’après une lithographie de Jules Boillv.)

Carpaccio le séduit également et il s’étonne que son nom soit
généralement ignoré. « Rien n’est plus élégant, plus juvénilement
gracieux que la suite des peintures où Vittore Carpaccio a représenté
la vie de sainte Ursule. On ne saurait imaginer des airs de tête
plus naïvement adorables, des tournures d’une plus angélique
coquetterie. » Mais son enthousiasme s'exalte devant ce qu’il appelle
« le joyau, la perle, l’étoile » du Musée des Beaux-Arts : la Madone
avec l'Enfant Jésus, deBellini. Il épuise, pour décrire cette merveille,
toute la gamme étincelante de ses épithètes. Il va chaque jour au

— 3e PÉRIODE. 62

X.III.
 
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