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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 1
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Portalis, Roger: L' exposition de l'enfance
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0020

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de toutes les couleurs, toute la gamme de tons si douce aux yeux du
collectionneur. Nous retrouvons là d’anciennes mais agréables
connaissances : la Bonne Mère, de Greuze, une encre de Chine éner-
gique, qui ligura à la vente Walferdin ; Y Heureux Ménage, gracieuse
aquarelle de la plus belle qualité de Freudeberg (collection Beur-
deley) ; des frises figurant des Jeux d’enfants, très animés, de
J.-B. Huet; la Petite fille épelant l'alphabet, de Fragonard (collection
Dormeuil), une indication, un souffle, un nuage de sépia, mais
combien naïve et charmante ; la Visite à la nourrice, d’Aubry, cet
imitateur de Fragonard (collection Deutsch) ; la Toupie, d’Augustin
de Saint-Aubin, l’un des Jeux des petits polissons de Paris, sanguine
de l’exécution la plus spirituelle ; diverses études de Tètes d'enfants,
au crayon, attribuées à Chardin; le jeune Gouvion-Saint-Cyr, de
Prud’hon. Quelques portraits aussi, par Duclos, Pujos. Le plus sail-
lant est le profil à la sanguine, prêté par M. le comte d’Haussonville,
de MUe Necker, fait à Coppet bien avant son mariage avec le baron
de Staël; profil spirituel et coiffure étonnante de hauteur; la facture
rappelle celle de Wille le fils. Enfin, quantité de feuilles des petits
maîtres d’une période heureuse pour l’art, charme de nos collections
parisiennes.

Arrêtez-vous à ces vitrines consacrées à la miniature — encore
un art essentiellement français, — et garnies en partie par M. Doistau,
c’est en dire la qualité raffinée. Elles sont des meilleures mains,
car on y lit la signature, ou l’on y reconnaît le faire de Hall,
Eragonard. Vcstier, Augustin, Dumont, Guérin, Yillers, Campana,
Gaillon, etc. La plus importante comme dimension, et non la moins
belle, est une miniature d'isabey, représentant un Jeune garçon
jouant au bilboquet et costumé en soldat de la République ou, mieux,
en hussard de Marceau. La plus fine, la plus minutieuse du moins,
nous montre Les Enfants du duc de Choiseul, d’après le tableau bien
connu de Drouais, œuvre précieuse peut-être, mais d’interprétation,
et non de la main du peintre (collection de Mme la baronne Rabot
de Monvault).

En regard des principaux morceaux du xvme siècle fiançais, a
été placé un choix de peintures de l’Ecole anglaise, qui a compris
et rendu de si séduisante façon la femme et l’enfant. Comme cou-
leur et comme virtuosité d’exécution, celle-ci n’a rien à envier à
aucune autre, et quand les deux écoles, comme ici, sont face à face,
la peinture française n’a qu’à se bien tenir.

11 y a là un tableau de Reynolds, Idylle, qui est une merveille,
 
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