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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dramaturge à la façon de Mantegna, il sait animer, soit l’ensemble de la compo-
sition, soit chaque acteur pris isolement. Avec quelle aisance il manie la per-
spective aérienne, et comme ses paysages sont déjà libres, harmonieux, vaporeux !
Dès le début aussi, on reconnaît le maître peintre à sa pâte ferme et savoureuse,
à sa gamme ambrée et chaude.
Une philosophie de l’art ombrien clôt ce premier volume, qui, nous y
comptons bien, sera le point de départ d’une série de publications. Par sa con-
naissance si variée et si approfondie de l’art ombrien, depuis les plus chétifs
ex-voto jusqu’aux pages les plus augustes, M. l’abbé Broussolle s’est, depuis
plusieurs années déjà (ses Pèlerinages ombriens ont paru en 1896), imposé à
l'attention sympathique des amateurs et des érudits. Si on peut lui reprocher ses
opinions parfois trop Bottantes et un cerLain goût pour les hypothèses, il faut
rendre hommage à son ardeur, à son extrême probité scientifique (personne
n’affirme avec plus de modestie que lui), à l'ingéniosité de ses déductions. Ce
sont là qualités trop rares en tout temps pour ne pas valoir au nouvel historien
de Pérugin l’estime — j'allais dire la reconnaissance — de tous les fervents de la
peinture italienne.
EUGENE MÜ N T Z
L’Administrateur-gérant : J. ftOUAM.
PARIS. — IMPRIMERIE GEORGES PETIT, 12, RUE GODOT-DE-MAUR01
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dramaturge à la façon de Mantegna, il sait animer, soit l’ensemble de la compo-
sition, soit chaque acteur pris isolement. Avec quelle aisance il manie la per-
spective aérienne, et comme ses paysages sont déjà libres, harmonieux, vaporeux !
Dès le début aussi, on reconnaît le maître peintre à sa pâte ferme et savoureuse,
à sa gamme ambrée et chaude.
Une philosophie de l’art ombrien clôt ce premier volume, qui, nous y
comptons bien, sera le point de départ d’une série de publications. Par sa con-
naissance si variée et si approfondie de l’art ombrien, depuis les plus chétifs
ex-voto jusqu’aux pages les plus augustes, M. l’abbé Broussolle s’est, depuis
plusieurs années déjà (ses Pèlerinages ombriens ont paru en 1896), imposé à
l'attention sympathique des amateurs et des érudits. Si on peut lui reprocher ses
opinions parfois trop Bottantes et un cerLain goût pour les hypothèses, il faut
rendre hommage à son ardeur, à son extrême probité scientifique (personne
n’affirme avec plus de modestie que lui), à l'ingéniosité de ses déductions. Ce
sont là qualités trop rares en tout temps pour ne pas valoir au nouvel historien
de Pérugin l’estime — j'allais dire la reconnaissance — de tous les fervents de la
peinture italienne.
EUGENE MÜ N T Z
L’Administrateur-gérant : J. ftOUAM.
PARIS. — IMPRIMERIE GEORGES PETIT, 12, RUE GODOT-DE-MAUR01