Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Benoît, Camille: La peinture française à la fin du XVe siècle (1480 - 1501), [1]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0116

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
98

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Brou ; la seconde, qui n’est qu’un fragment, fait partie de notre
collection du Louvre (n° 1005), et représente Une Abbesse agenouillée
devant un prie-Dieu.

Je tiens maintenant à citer, pour mémoire, un certain nombre
d’œuvres de cette période qui ont pris naissance sur le sol français,
mais qui se rattachent plus particulièrement aux écoles du Nord,
soit à cause de la situation géographique de leur lieu d’origine,
placé en dehors de la sphère d’action des maîtres du Centre, soit
parce que leurs auteurs nomades sont venus au monde dans les
Pays-Bas, sur les bords de la Meuse, de l’Escaut ou du Rhin, ou bien
ont reçu leur éducation et fait leur apprentissage chez des maîtres
issus de ces mêmes régions.

Peinte peu avant 1480 — je suis toujours un ordre chrono-
logique, autant que possible, — la Translation d’une châsse, du
musée de Chantilly, est contemporaine des dernières années de
Fouquet. Elle appartient à la Flandre française, et relève de cette
école de Valenciennes qui produisit les merveilleux panneaux de la
Vie de saint Berlin, provenant de Saint-Omer, école dont Simon
Marmion fut le chef attitré, plus célèbre, malheureusement, par ce
qui nous reste des louanges de ses contemporains, que par les effets
d’une admiration authentique. Si, comme le croit M. F.-A. Gruyer,
il s’agit du transfert à Bouvignes des reliques de sainte Perpétue,
sous les auspices de Charles le Téméraire, rien cPétonnant à ce que
l’œuvre soit franco-flamande ou bourguignonne ; à lui seul, d’autre
part, le caractère des têtes, non moins que la conception et l’exécu-
tion de l’ensemble, témoignerait que cette belle composition n’est
pas de la main d’un Flamand pur1.

Passons à deux œuvres capitales, exécutées dans l'Ile-de-France,

U La même remarque s’appliquerait à un autre tableau de Chantilly qui
rentre tout à fait dans notre période et dans le cadre de cette étude, le portrait
du cardinal Charles de Bourbon, le frère aîné du duc Pierre II. La facture de
cette œuvre franco-flamande a des traits communs avec celle de Memling, et l’âge
du prélat, qui paraît être aux approches de la cinquantaine, la date d’entre 1480
et 1484, au moins. Il en existe une excellente réplique au Musée germanique de
Nuremberg, où elle figurait (catalogue de 1886, n° 22) sous le nom de Hugo van
der Goes, assez peu justifié en l’espèce. Cette réplique est un peu plus grande
— deux centimètres dans les deux sens — que le panneau de Chantilly. C’est par
erreur, et confusion avec elle, je pense, que M. F.-A. Gruyer, dans son catalogue
détaillé (La Peinture à Chantilly : Écoles étrangères, p. 216), parle « d’une repro-
duction au musée de Stuttgart, attribuée à l’école de van Eyck ». J’ai visité
récemment ce musée sans la rencontrer, et je n’en trouve pas trace dans le plus
récent catalogue.
 
Annotationen