DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Bonnefon, Paul: Claude Perrault, [2]: architecte et voyageur
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0495
CLAUDE PERRAULT ARCHITECTE ET VOYAGEUR 437
signature illustre? Pour les brocanteurs assurément; mais pour les
vrais artistes, pour les amateurs éclairés, il n’en est pas de même, et
leur admiration reconnaissante va également vers celui qui, obscur
ou fameux, éveille en eux la douce émotion des choses d’art.
En se prolongeant, la maladie de son frère Jean permettait à
Claude Perrault de ne rien négliger de ce que Bordeaux pouvait
contenir d’intéressant. Pendant un mois, en effet, du 29 septembre,
CHARLES PERRAULT, DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
D’APRÈS LE PORTRAIT PEINT PAR TORTEBAT ET GRAVÉ PAR G. EDELINCK1
jour de l’arrivée, au 30 octobre 16692, l’état du valétudinaire n’avait
fait qu’empirer et, de saignées en purgations, il s’acheminait ainsi
vers un dénouement fatal. Il était soigné par Claude Perrault, qui,
aidé des sommités médicales bordelaises du temps, mettait tout son
savoir à traiter un mal peu défini, qui s’aggravait malgré tous ses
efforts. Veut-on, en passant, un échantillon de cette thérapeutique?
Dans un accès particulièrement aigu, on mit sur le cœur du
malade un pigeon fendu en deux. Bref, cet empirisme, qui n’en-
1. Pour Le.s Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, 1696.
2. Une inadvertance nous a fait dire ci-dessus (p. 218) : 1662. Là, comme ici,
c’est 1669 qu’il faut lire.
signature illustre? Pour les brocanteurs assurément; mais pour les
vrais artistes, pour les amateurs éclairés, il n’en est pas de même, et
leur admiration reconnaissante va également vers celui qui, obscur
ou fameux, éveille en eux la douce émotion des choses d’art.
En se prolongeant, la maladie de son frère Jean permettait à
Claude Perrault de ne rien négliger de ce que Bordeaux pouvait
contenir d’intéressant. Pendant un mois, en effet, du 29 septembre,
CHARLES PERRAULT, DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
D’APRÈS LE PORTRAIT PEINT PAR TORTEBAT ET GRAVÉ PAR G. EDELINCK1
jour de l’arrivée, au 30 octobre 16692, l’état du valétudinaire n’avait
fait qu’empirer et, de saignées en purgations, il s’acheminait ainsi
vers un dénouement fatal. Il était soigné par Claude Perrault, qui,
aidé des sommités médicales bordelaises du temps, mettait tout son
savoir à traiter un mal peu défini, qui s’aggravait malgré tous ses
efforts. Veut-on, en passant, un échantillon de cette thérapeutique?
Dans un accès particulièrement aigu, on mit sur le cœur du
malade un pigeon fendu en deux. Bref, cet empirisme, qui n’en-
1. Pour Le.s Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, 1696.
2. Une inadvertance nous a fait dire ci-dessus (p. 218) : 1662. Là, comme ici,
c’est 1669 qu’il faut lire.