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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 6
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Kleinclausz, Arthur: L' art funéraire de la Bourgogne au Moyen Âge, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0500

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442

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ses bas-reliefs, ses ex-voto encastrés dans les murs et portant des
dates certaines, a été considéré un moment comme le foyer et comme
le point de départ de l’influence flamande sur la statuaire française
et particulièrement sur la statuaire bourguignonne A Et comment
en eût-il été autrement puisque, avant l’occupation des Flandres,
il n’existait pas, disait-on, à Dijon ou autour de Dijon, de traditions
artistiques sérieuses 1 2 ?

Personne n’ignore plus aujourd’hui qu’il y avait en Bourgogne,
avant l’arrivée des sculpteurs flamands, des œuvres capables d’ins-
pirer un artiste, mais aucune étude spéciale ne renseigne sur l’art
funéraire de cette province. Etablir à l’aide de documents écrits,
de dessins de tombeaux maintenant disparus, de tombeaux inédits
qui existent encore, que pendant toute la période ducale il y eut en
Bourgogne une production funéraire intense, dont les œuvres
étaient à peu près localisées dans les couvents de l’ordre de Cîteaux,
voisins de la capitale du duché, tel est l’objet de ce travail. Les
conclusions auxquelles on aboutira ne feront que justifier ce mot
de Courajod : « En art moins que partout ailleurs, il n’y a pas de
génération spontanée 3 4. »

I

L’ordre de Cîteaux, fondé en 1098 par trois religieux de
Molesmes /f, et bientôt animé d’un souffle puissant par saint Bernard,
atteignit au xme siècle une remarquable prospérité. Mais nulle part
il ne se développa plus rapidement qu’en Bourgogne, où il eut
bientôt, dans le département actuel de la Côte-d’Or, trois maisons :
Cîteaux, Fontenay et La Bussière5.

La règle cistercienne relative aux sépultures, et qui s’appli-
quait à ces trois abbayes comme à toutes les autres, était formelle.

1. De Laborde, Les Arts à la cour des ducs de Bourgogne, t. I, p. xcv. — Cf. De
La Grange et Cloquet, Études sur l'art à Tournai. Tournai, 1889, 2 vol.

2. Michiels, Rapport au gouvernement français sur l'art flamand dans l'Est et le
Midi de la France (Paris, 1877), p. 30-31 : « Sluter, quand il arriva en Bourgogne,
ne trouva pas un seul modèle qui pùt l’inspirer. »

3. Courajod, Le Tombeau de Philippe Pot (Gazette des Beaux-Arts, 3e pér.,
t. XXXII, p. 311).

4. Molesmes, à 24 kilomètres nord-ouest de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or).

5. Cîteaux, à quelques kilomètres de Dijon ; Fontenay, près de Montbard,
dans la vallée humide et marécageuse qu’arrosent la Brenne et le ruisseau du
Touillon ; La Bussière, à 32 kilomètres de Dijon, sur les bords de l’Ouche et le
ui s seau d’Arvaux.
 
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