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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 6
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Kleinclausz, Arthur: L' art funéraire de la Bourgogne au Moyen Âge, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0501

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L’ART FUNÉRAIRE DE LA BOURGOGNE AU MOYEN AGE 443

Il était défendu d’y ensevelir des étrangers, sauf les hôtes, les mer-
cenaires et les pèlerins retenus au monastère par leur infirmité 1.
Seuls les corps des rois, des reines et des évêques étaient reçus dans
les grandes églises consacrées à la Vierge ; les religieux eux-mêmes
n’y étaient point admis, mais les abbés restaient dans le chapitre,
les simples moines dans le cloître, et les pierres qui marquaient
leur fosse devaient être au niveau du sol, de manière à ne pas
heurter les pieds des passants. Le nombre des anniversaires était
limité 2.

La règle fut scrupuleusement appliquée à Pontigny, à Clairvaux,
et en général dans toutes les abbayes de l’ordre. La grande église de
Pontigny, si belle aujourd’hui encore dans son éclatante nudité,
n’a qu’un seul tombeau sans importance. « A Clairvaux, écrit
M. d’Arbois de Jubainville, on aurait tort de se représenter l’église
abbatiale pavée de pierres tombales et remplie de monuments funé-
raires, comme l’étaient encore, en 1789, la plupart des églises
françaises dont la construction remonte au moyen âge. Elle ne
contenait qu’un nombre de sépultures fort restreint : saint Bernard,
comme fondateur de l’abbaye ; saint Malachie, comme archevêque.
On y avait, en outre, enterré quatre cardinaux, seize archevêques et
évêques ; enfin, deux reines de Navarre, savoir : Marguerite de
Bourbon, femme de Thibaut le chansonnier, et Isabelle, fille de
saint Louis, épouse de Thibaut II3. »

Ce qui s’est passé à Pontigny et à Clairvaux ne s’est pas
reproduit à Fontenay, La Bussière et Cîteaux. Dans cette dernière
abbaye, en particulier, les cloîtres, le chapitre, l’église, étaient
remplis de tombeaux élevés4, de monuments funéraires saillants,

1. Instituta capituli generalis apud Cistercium, xx vu (Monuments cisterciens
de Guignard, p. 237); — Instituta capituli generalis, dist. X, cap. 24 (Nomasticon
cisterciense, p. 344).

2. Inst. cap. gen., dist. X, cap. 23 (Nom. cisterc., p. 344); — Inst. cap. gen.,
dist. VIII, cap. 15 (Nom. cisterc., p. 286).

3. D’Arbois de Jubainville, Études sur l’état intérieur des abbayes cisterciennes
et principalement de Clairvaux, au xib et au à'///» siècles (Paris, 1858), p. 43-44.

4. J'emploie à dessein cette expression usitée au siècle dernier et qui dis-
tingue soigneusement les tombeaux des tombes plates. Ainsi, dom Plancher
(Histoire de Bourgogne, t. I, p. 314), parlant du monument funéraire d’Ébrard de
Norvich, placé au milieu du sanctuaire de Fontenay, devant le grand-autel,
écrit : « Il y avait autrefois au même lieu, sur la sépulture, un tombeau élevé,
mais comme il nuisait aux cérémonies, on l’a depuis ôté et l’on ne voit plus
qu’une tombe, sur laquelle il est représenté avec ses habits pontificaux. » On
pourrait multiplier les exemples à l’infini.
 
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