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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 6
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Portalis, Roger: Adélaïde Labille-Guiard (1749 - 1803), [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0543

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ADÉLAÏDE LABILLE-GUIARD 479

Mmc Guiard, tout le monde étant d’accord, la chose ne fit aucune
difficulté :

<( Ensuite M. Roslin, conseiller, a présenté à l’Académie la
demoiselle Adélaïde Labille des Vertus, née à Paris, femme de
M. Guiard, peintre de portraits qui a fait apporter de ses ouvrages.
Les voix prises à l’ordinaire, l’Académie agrée la dite présentation,
mais s’étant trouvé dans les portraits qu’elle a présentés celui de
M. Pajou dont elle pouvait disposer, l'Académie a accepté le dit
portrait pour un de ses morceaux de réception. Le second portrait
lui sera ordonné par M. le Directeur. En conséquence l’Académie a
reçu la dame Guiard académicienne. »

Et parmi les signataires du procès-verbal de ce jour-là, à côté de
quelques honoraires amateurs, comme l’abbé Pommyer, l’abbé de
Saint-Non, le duc de Chabot, le baron de Besenval, le comte d’Affry,
qui avaient monté la petite cabale en faveur de Mme Lebrun, figurent
les académiciens ses modèles ou qui allaient le devenir : Yien, Pajou,
Bachelier, Beaufort, A. Vanloo, Vernet, Cochin, Suvée, Vincent
et autres, dont les portraits, signés Labille-Gniard, ornèrent cette
année-là le Salon carré.

La plupart sont revenus au Louvre, et l’on y peut juger à loisir
la fermeté de dessin de l'intéressante postulante et goûter le charme
de son exécution. Entre eux tous, son morceau de réception, Pajou
modelant le 'portrait de Lemoine, son maître, est celui où Mmo Guiard
s’est vraiment surpassée par l’éclat des couleurs, la solidité du faire
et l'intensité de la vie.

Augustin Pajou, qui n’avait pas l'étincelle du génie qui brille
au front de Houdon et dont le talent un peu mièvre se résume
dans le buste, si admiré d’ailleurs, de Mme Du Barry, est représenté
en costume d’atelier, la manche relevée sur les bras nus, en train
de retoucher le bronze du sculpteur Lemoine, remarquable par
son sourire narquois. Le regard de ses yeux noirs vous suit au
passage et l’on éprouve le sentiment que Mme Guiard a su donner
de son ami la plus agréable en même temps que la plus véridique
image. Ce pastel fait très bonne figure dans notre grand musée
national et mérite d’être placé à côté des meilleurs tableaux de ce
genre.

Nous avons déjà dit tout le bien que nous pensions du portrait
du peintre Bachelier, placé en regard et si plaisant de facture.
A signaler encore, fait pour Vincent, celui de Suvée, que David
appelait volontiers « ce cafard de Suvée » ; enfin, son premier
 
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