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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 31.1904

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Richter, Louise Marie: Les maîtres anciens à Burlington House: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24813#0482

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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

LES MAITRES ANCIENS A BURLINGTON HOUSE
'exposition d’hiver de la Royal Academy, qui nous offre à chaque com-

mencement d’année des jouissances nouvelles, a, comme toujours, beau-

coup intéressé les historiens d’art, les amateurs et le public en général.
Avant que la porte ne se ferme définitivement sur la collection d’œuvres d’art
actuellement réunie, il n’est pas hors de propos de mentionner un peu en détail
certains ouvrages qui semblent dignes d’une attention particulière.

L’exposition de cette année a été surtout à l’honneur de sir Thomas Lawrence,
aujourd’hui détrôné de son piédestal comme l’est Claude Lorrain, dont les toiles
décoraient, il y a deux ans, les parois de Burlington House. Malgré les attaques
amères de Ruskin, on est forcé de convenir que le peintre de la Campagne romaine
semble avoir plus de chances d’exciter et de retenir l’intérêt du public que le
peintre de la cour de Georges III, autrefois si renommé, si apprécié. Bien
qu’un très grand espace lui ait été accordé ici pour le mettre autant que possible
en valeur, on ne pourrait, hélas ! que signaler sa décadence, et combien lui
étaient supérieurs ses prédécesseurs immédiats, Reynolds, Romney et Hoppner,
sans nommer Gainsborough! Combien presque tousses portraits delà salle II, par
exemple, sont artificiels! Master Lambton (n° 52, prêté par le comte de Durham)
est peut-être ici le seul qui agisse un peu sur le spectateur; tandis que Lady
Hamilton (n° 44), représentée avec des cheveux sombres, se montre entièrement
différente des portraits charmants bien connus de Romney. Nous rencontrons de
nouveau Lawrence dans les salles III et IV, quelquefois à côté de Reynolds et Rom-
ney : c’est là l’occasion d’une étude comparative des plus intéressantes, mais qui
— il est inutile de le faire remarquer — n’est pas à l’avantage du sir Thomas.
Pourtant un des traits heureux, au milieu de tant d’autres inférieurs, semble être
le portrait de Miss Farren (n° 106, prêté par M. Newmann) ; certainement c’est un
sujet de grand étonnement qu’un peintre qui, à vingt et un ans, a su produire un
tableau aussi charmant n’ait plus jamais remporté, au cours de sa longue car-
rière d’artiste, un triomphe d’art aussi distingué. Ce ne fut, en effet, que beau-
coup d’années plus tard, pendant sa première visite à Rome, qu’ayant peint le
pape Pie VII et son secrétaire d’État, le cardinal Consalvi (nos 67 et 110, prêtés
 
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