DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Chaumeix, André: Le palais Farnèse
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24813#0149
LE PALAIS FARNÈSE
129
galeries. A gauche le grand escalier se développe, ample et droit,
comme dans la plupart de ces vieux palais, interrompu à mi-étage
par des paliers et retournant directement sur lui-même. Une frise
sculptée domine les arcades. Au premier étage, cinq arcades corres-
pondent à celles du rez-de-chaussée. Les colonnes sont d’ordre
ionique, et la disposition de ces arcades s’harmonise très heureuse-
ment avec celles qui sont placées au-dessous. San Gallo, qui s’est
inspiré de l’ordonnance du théâtre de Marcellus, a tiré de son mo-
dèle le plus bel effet, et l’ensemble de ces deux étages, d’une conve-
nance sévère sans excès, tire son agrément de sa justesse même. Ce
portique devait être ouvert; c’est plus tard, et afin d’éviter le froid
dans les galeries, que les arcades ont dû être murées, et qu’on y a
ouvert des fenêtres. Quant au troisième étage, il n’est pas de San
Gallo et l’on s’accorde à regretter qu’il soit de Michel-Ange. Ici nul
portique, nulle arcade, mais une façade, où les fenêtres, encadrées
de maigres chambranles sont surmontées de frontons contournés,
où des pilastres corinthiens décorent les trumeaux ; on n’y retrouve
ni la fermeté ni la simplicité des deux autres étages. Malgré ces
détails, l’ensemble de l’édifice est d’une si belle correction de style,
qu’on a pu regarder le palais Farnèse comme un modèle d’architec-
ture romaine.
III
L’intérieur des appartements est moins sévère que l’aspect du
monument. Les hôtes de ces palais aimaient à s’y sentir en sûreté,
comme dans une forteresse.Mais ils se plaisaient aussi à embellir leur
demeure. Les grandes salles de réception s’étendent, au premier
étage, depuis la façade principale jusqu’à la galerie intérieure ; elles
ont été richement décorées. San Gallo avait lui-même dessiné les pla-
fonds, comme le dit Vasari, et comme le prouvent les esquisses de
l’architecte. Le plus important, celui de la grande galerie de vingt
mètres, est formé de compartiments rectangulaires où se succèdent
des caissons tantôt ovales et tantôt carrés, tandis qu’au milieu une
croix à quatre branches contient les fleurs de lys des Farnèse. Les
autres plafonds comportent des caissons octogones avec rosaces cen-
trales. En ces dernières années, on a découvert au second étage
un plafond sculpté où quatre caissons, aux quatre angles, enca-
drent un panneau central : les armoiries des Farnèse surmontées
d’un chapeau de cardinal. 11 est de bois de cèdre, sans dorure ni
XXXI.
3e PÉRIODE.
n
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galeries. A gauche le grand escalier se développe, ample et droit,
comme dans la plupart de ces vieux palais, interrompu à mi-étage
par des paliers et retournant directement sur lui-même. Une frise
sculptée domine les arcades. Au premier étage, cinq arcades corres-
pondent à celles du rez-de-chaussée. Les colonnes sont d’ordre
ionique, et la disposition de ces arcades s’harmonise très heureuse-
ment avec celles qui sont placées au-dessous. San Gallo, qui s’est
inspiré de l’ordonnance du théâtre de Marcellus, a tiré de son mo-
dèle le plus bel effet, et l’ensemble de ces deux étages, d’une conve-
nance sévère sans excès, tire son agrément de sa justesse même. Ce
portique devait être ouvert; c’est plus tard, et afin d’éviter le froid
dans les galeries, que les arcades ont dû être murées, et qu’on y a
ouvert des fenêtres. Quant au troisième étage, il n’est pas de San
Gallo et l’on s’accorde à regretter qu’il soit de Michel-Ange. Ici nul
portique, nulle arcade, mais une façade, où les fenêtres, encadrées
de maigres chambranles sont surmontées de frontons contournés,
où des pilastres corinthiens décorent les trumeaux ; on n’y retrouve
ni la fermeté ni la simplicité des deux autres étages. Malgré ces
détails, l’ensemble de l’édifice est d’une si belle correction de style,
qu’on a pu regarder le palais Farnèse comme un modèle d’architec-
ture romaine.
III
L’intérieur des appartements est moins sévère que l’aspect du
monument. Les hôtes de ces palais aimaient à s’y sentir en sûreté,
comme dans une forteresse.Mais ils se plaisaient aussi à embellir leur
demeure. Les grandes salles de réception s’étendent, au premier
étage, depuis la façade principale jusqu’à la galerie intérieure ; elles
ont été richement décorées. San Gallo avait lui-même dessiné les pla-
fonds, comme le dit Vasari, et comme le prouvent les esquisses de
l’architecte. Le plus important, celui de la grande galerie de vingt
mètres, est formé de compartiments rectangulaires où se succèdent
des caissons tantôt ovales et tantôt carrés, tandis qu’au milieu une
croix à quatre branches contient les fleurs de lys des Farnèse. Les
autres plafonds comportent des caissons octogones avec rosaces cen-
trales. En ces dernières années, on a découvert au second étage
un plafond sculpté où quatre caissons, aux quatre angles, enca-
drent un panneau central : les armoiries des Farnèse surmontées
d’un chapeau de cardinal. 11 est de bois de cèdre, sans dorure ni
XXXI.
3e PÉRIODE.
n