LE PALAIS FARNÈSE
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jouant de la musique aux pieds d’Omphale; c’est Omphale qui sans
façon s’appuie sur la massue du héros, a revêtu la peau du lion de
Némée et pousse l’audace jusqu’à mettre sa jambe nue sur la jambe
d’Hercule soumis. Sur la muraille, en face des fenêtres, Jupiter
reçoit Junon dans son lit nuptial, Endymion est visité par Diane
pendant son sommeil, Galatée nue, environnée de Tritons et de
Néréides, joue à la surface des eaux. De ses bras nus, elle élève au-
dessus de sa tète une étoffe légère que gonfle le vent ; les tritons
soufflent dans leurs conques, les Amours volent dans l’air transpa-
LÉANDRE CONDUIT PAR CUPIDON VERS UÉRO,
PAR ANNIBAL ET AUGUSTIN CARRACUE
(Palais Farnôse, Rome.)
rent, les néréides exposent au soleil leurs formes molles et complai-
samment peintes : c’est le chef-d’œuvre de la galerie. Au-dessous
des frises dorées, d’autres légendes remplissent de petits tableaux.
On y voit l’histoire de Prométhée sur le Caucase, celle d’Alcide et
de l’hydre de Lerne, celle de Pygmalion et de la statue animée,
celle d’Arion voguant dans la mer d’Ionie. Toutes les fables roma-
nesques ou pittoresques des vieux poètes grecs, toutes celles aussi
qu’avaient remises en honneur les chants laborieux et raffinés des
Alexandrins ont inspiré ici les peintres : il ne manque ni Mercure
inventeur de la lyre, que chantent les hymnes homériques, ni la
chute d’Icare, ni la triste histoire d’amour de Héro et Léandre.
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jouant de la musique aux pieds d’Omphale; c’est Omphale qui sans
façon s’appuie sur la massue du héros, a revêtu la peau du lion de
Némée et pousse l’audace jusqu’à mettre sa jambe nue sur la jambe
d’Hercule soumis. Sur la muraille, en face des fenêtres, Jupiter
reçoit Junon dans son lit nuptial, Endymion est visité par Diane
pendant son sommeil, Galatée nue, environnée de Tritons et de
Néréides, joue à la surface des eaux. De ses bras nus, elle élève au-
dessus de sa tète une étoffe légère que gonfle le vent ; les tritons
soufflent dans leurs conques, les Amours volent dans l’air transpa-
LÉANDRE CONDUIT PAR CUPIDON VERS UÉRO,
PAR ANNIBAL ET AUGUSTIN CARRACUE
(Palais Farnôse, Rome.)
rent, les néréides exposent au soleil leurs formes molles et complai-
samment peintes : c’est le chef-d’œuvre de la galerie. Au-dessous
des frises dorées, d’autres légendes remplissent de petits tableaux.
On y voit l’histoire de Prométhée sur le Caucase, celle d’Alcide et
de l’hydre de Lerne, celle de Pygmalion et de la statue animée,
celle d’Arion voguant dans la mer d’Ionie. Toutes les fables roma-
nesques ou pittoresques des vieux poètes grecs, toutes celles aussi
qu’avaient remises en honneur les chants laborieux et raffinés des
Alexandrins ont inspiré ici les peintres : il ne manque ni Mercure
inventeur de la lyre, que chantent les hymnes homériques, ni la
chute d’Icare, ni la triste histoire d’amour de Héro et Léandre.