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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 31.1904

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Nr. 2
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Lefrançois-Pillion, Louise: Deux "vies" d'évêques sculptées à la cathédrale de Rouen, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24813#0176

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152

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

et les laboureurs, ayant repris espoir, fatiguer sous le joug le cou des
taureaux ». Saint Ouen et ses fidèles prient à genoux. Au-dessus
d’eux les nuages s’amoncellent et crèvent, et de grosses gouttes de
pluie en tombent.

Revenant d’Espagne en France pour y être sacré, saint Ouen
guérit un malheureux qui, ayant travaillé le dimanche à moudre son
grain, avait vu sa main droite frappée de paralysie (B 4, fig. IV). Le
petit moulin à bras que nous présente ce médaillon est très complet;
on distingue la meule tournant dans un cylindre et jusqu’à F « œil »
d’où la farine tombe dans un récipient disposé au-dessous.

Saint Ouen est sacré le même jour et en même temps que son
ami saint Eloi. Voici un bel exemple (C 1, fig. lit) de ces rapports
avec l’art des sceaux ou des médailles dont j’ai parlé précédemment.
Le groupe de ces quatre évêques, dont deux sont debout et deux assis,
est remarquable d’équilibre dans sa belle simplicité et les draperies
y sont excellentes.

Nous arrivons avec le G 2 (fig. IV) à un groupe de sujets qui nous
ont causé longtemps la plus grande perplexité. Après le motif que
nous venons de décrire nous apparaissait l’évêque en prière devant
une croix. Puis, dans le cadre suivant, trois démons grotesques. L’un
d’eux (restauré, ce qui ajoutait à notre trouble) tenait à la main un
objet de forme analogue à celle d’une botte ou d’une jambe (G 3,
fig. III). P uis nous voyions l’évêque chasser les démons, qui, s’en-
fuyant, laissaient sur le terrain comme une dépouille opime l’objet
de forme bizarre (G 4, fig. IV). Enfin saint Ouen, dans le médaillon
DI (fig. 111) s’étant emparé de cet énigmatique trophée, l'apportait
à un personnage debout dans une chaire et que sa coiffure pointue
pouvait désigner soit comme le pape, soit comme un juif ou un
Oriental... Que pouvait vouloir dire tout cela? En vain avions-nous
consulté Bollandistes et Vies françaises de saint Ouen. Nous ne
trouvions pas le plus petit indice de nature à nous éclairer et nous
allions, de guerre lasse, abandonner la lutte, quand une note décou-
verte dans l’ouvrage de M. l’abbé Vacandard vint nous rendre l’es-
poir.

Cette note nous apprenait la publication dans les Analecta Bollan-
diana de deux textes relatifs à la vie de saint Ouen et racontant deux
voyages fabuleux du saint à Rome. Ayant ouvert les Analecta, —on
devine avec quelle hâte fiévreuse, — nous y trouvâmes, dans un des
textes si opportunément tirés en 1901 parM. Vacandard du sommeil
où ils gisaient plongés depuis huit cents ans entre les feuillets pou-
 
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