A PROPOS D’UN « REPENTIR » DE HUBERT VAN EYCK 187
des comtes de Hollande, dès le xme siècle, se font remarquer pour
leur grand style. Je citerai en outre le sceau1 (que nous reproduisons
ci-dessous) de Philippe de Wassenaer, vicomte de Leyde, mort en
14282, sous le règne de Guillaume VI, un des premiers conseillers
du comte, et à diverses reprises son lieutenant en Hollande, rési-
dant généralement à La Haye3. La femme qui tient les armoiries et
la Madeleine qui s’appuie dessus sont d’un style si charmant et
d’une grâce si exquise que l'on a de la peine à se convaincre qu’ils
datent de cette époque. Pourtant, cela n’est pas douteux. Non seu-
lement, il n’y a pas de vicomtes de Leyde du nom de Philippe parmi
les princes suivants, mais l'on trouve encore le sceau attaché à l’acte
de confédération des seigneurs « Hoeks » du 15 avril 1420 conservé
aux archives de la ville de Leyde 4. Si l’on cherche des analogies de
style avec ce sceau, on les trouve encore chez Hubert van Eyck. Le
nu de la Madeleine peut se comparer à celui de l’Eve du polyptyque
de Gand, mais surtout le costume et l’agencement des draperies
s’accordent si bien avec les vêtements des Saintes Femmes du pan-
neau central, que je serais tenté de retrouver au moins l’influence,
sinon la main du peintre « major quo nemo reperlus », dans le dessin
de ce sceau.
j. six
1. Jaarverslag van het kon. oudheidkundig Genootschap, 1901, n° 152.
2. Butkens, Annales de la Maison de Lynden, p. 123; — Obreen, Het Geslacht
van Wassenaer, p. 28.
3. P. J. Block, Een Hollandsche stad in de Middeleeuwen, p. 127.
4. ïnv. I, p. 33, d’après le renseignement que l’archiviste M. J.-C. Overvoorde
a eu la bonté de me communiquer.
des comtes de Hollande, dès le xme siècle, se font remarquer pour
leur grand style. Je citerai en outre le sceau1 (que nous reproduisons
ci-dessous) de Philippe de Wassenaer, vicomte de Leyde, mort en
14282, sous le règne de Guillaume VI, un des premiers conseillers
du comte, et à diverses reprises son lieutenant en Hollande, rési-
dant généralement à La Haye3. La femme qui tient les armoiries et
la Madeleine qui s’appuie dessus sont d’un style si charmant et
d’une grâce si exquise que l'on a de la peine à se convaincre qu’ils
datent de cette époque. Pourtant, cela n’est pas douteux. Non seu-
lement, il n’y a pas de vicomtes de Leyde du nom de Philippe parmi
les princes suivants, mais l'on trouve encore le sceau attaché à l’acte
de confédération des seigneurs « Hoeks » du 15 avril 1420 conservé
aux archives de la ville de Leyde 4. Si l’on cherche des analogies de
style avec ce sceau, on les trouve encore chez Hubert van Eyck. Le
nu de la Madeleine peut se comparer à celui de l’Eve du polyptyque
de Gand, mais surtout le costume et l’agencement des draperies
s’accordent si bien avec les vêtements des Saintes Femmes du pan-
neau central, que je serais tenté de retrouver au moins l’influence,
sinon la main du peintre « major quo nemo reperlus », dans le dessin
de ce sceau.
j. six
1. Jaarverslag van het kon. oudheidkundig Genootschap, 1901, n° 152.
2. Butkens, Annales de la Maison de Lynden, p. 123; — Obreen, Het Geslacht
van Wassenaer, p. 28.
3. P. J. Block, Een Hollandsche stad in de Middeleeuwen, p. 127.
4. ïnv. I, p. 33, d’après le renseignement que l’archiviste M. J.-C. Overvoorde
a eu la bonté de me communiquer.