L’INTERPRETATION EN PHOTOGRAPHIE
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ment pas comparable à celle de l’artiste en blanc et en noir, qui, lui,
supprime mentalement et ne met sur son papier ou sur sa planche
que ce qu’il juge être essentiel à l’impression qu’il a conçue. Nous
avons, au contraire, sur notre épreuve à la gomme une surabondance
de matière qui nous oblige à marcher à l'inverse du dessinateur ou
de l’aquafortiste. Il nous faut donc saisir au milieu de ce fouillis de
détails inutiles et de lignes encombrantes les lignes nécessaires et
les détails importants, laisser ceux-ci et enlever le reste. Ceci de-
mande de la part de l'opérateur une éducation spéciale de l’œil au
point de vue de la relation des valeurs, qui peut se trouver entièrement
basculée par un enlevé trop vigoureux ; une idée bien nette de
l’effet à obtenir, et une certaine habileté de main, inférieure bien
entendu à celle qu’exige la pratique du dessin, mais qui demande
cependant un entraînement assez long.
Nous n'avons certes pas la prétention de lutter avec la gravure,
la lithographie ou des procédés similaires, mais nous croyons
qu’avec le dessin très pur que doit nous donner l’objectif, manié
avec quelques précautions, avec la belle matière grasse et veloutée
qui nous vient de l’emploi de pigments identiques à ceux des pro-
cédés d’art reconnus, avec les corrections que nous permet au cours
du dépouillement la délicatesse de la couche gommeuse dont est
formée l’image, nous parviendrons à éveiller chez les esprits délicats
une sensation nouvelle que la photographie mécanique ne leur a
pas fournie jusqu’ici.
Donnez à cette sensation le qualificatif qu’il vous plaira : ce sera
toujours un progrès que d’avoir su la faire naître.
no HEKT DEMACHY
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ment pas comparable à celle de l’artiste en blanc et en noir, qui, lui,
supprime mentalement et ne met sur son papier ou sur sa planche
que ce qu’il juge être essentiel à l’impression qu’il a conçue. Nous
avons, au contraire, sur notre épreuve à la gomme une surabondance
de matière qui nous oblige à marcher à l'inverse du dessinateur ou
de l’aquafortiste. Il nous faut donc saisir au milieu de ce fouillis de
détails inutiles et de lignes encombrantes les lignes nécessaires et
les détails importants, laisser ceux-ci et enlever le reste. Ceci de-
mande de la part de l'opérateur une éducation spéciale de l’œil au
point de vue de la relation des valeurs, qui peut se trouver entièrement
basculée par un enlevé trop vigoureux ; une idée bien nette de
l’effet à obtenir, et une certaine habileté de main, inférieure bien
entendu à celle qu’exige la pratique du dessin, mais qui demande
cependant un entraînement assez long.
Nous n'avons certes pas la prétention de lutter avec la gravure,
la lithographie ou des procédés similaires, mais nous croyons
qu’avec le dessin très pur que doit nous donner l’objectif, manié
avec quelques précautions, avec la belle matière grasse et veloutée
qui nous vient de l’emploi de pigments identiques à ceux des pro-
cédés d’art reconnus, avec les corrections que nous permet au cours
du dépouillement la délicatesse de la couche gommeuse dont est
formée l’image, nous parviendrons à éveiller chez les esprits délicats
une sensation nouvelle que la photographie mécanique ne leur a
pas fournie jusqu’ici.
Donnez à cette sensation le qualificatif qu’il vous plaira : ce sera
toujours un progrès que d’avoir su la faire naître.
no HEKT DEMACHY