GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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pour ainsi dire jamais question de son art. Pendant qu’il travaillait à 1a, voûte
de la chapelle Sixtine, aucune tracasserie du dehors ne lui fut épargnée, et les
lettres de cette période sont particulièrement découragées et amères. « L’esprit
qui écrivit la lettre suivante à Giovan Simone [son frère] ne peut pas avoir été
en bonnes conditions pour travailler, » dit très justement M. Holroyd, « mais
comme jamais il 11e lui échappe dans ses lettres un seul mot sur son art, il est
à penser que lorsque l’inspiration s’emparait de lui, toutes les autres préoccu-
pations étaient laissées à la porte de l’atelier y. Dans des traits comme celui-là
irons saisissons l’histoire d’une âme plus que toute autre solitaire et blessée,
pour qui la création était une sorte d’antidote contre les souffrances de la vie.
En appendice M. Holroyd nous donne la traduction de trois dialogues sur la
peinture, composés par Francesco d’Ollanda, un Portugais peintre de miniatures
qui se trouvait à Rome en l’an 1538. Le manuscrit fut publié pour la première
fois dans la Renascenza Vortugueza (Porto, 1896, n° Vil). Les principaux interlocu-
teurs sont, avec l'auteur, la marquise de Pescara et Michel-Ange. De très curieuses
opinions de Michel-Ange sur la supériorité de la peinture italienne sur 1a, pein-
ture flamande (p. 279-281), sur les richesses artistiques de l'Italie (290-291), sur
l’universalité de la peinture (p. 296-297), etc., y sont rapportées.
11 faudrait, après avoir parlé de Michel-Ange lui-même, donner quelque idée
de la rare finesse critique de l’auteur, citer telle note suggestive sur le rôle du
bas-relief dans la sculpture toscane (p. 102, note 3); mais la place fait défaut.
Contentons-nous de signaler les excellentes illustrations du livre, et M. Charles
Holroyd ne ous en voudra pas de nous être laissé entraîner par un sujet qu’il
connaît et affectionne si bien.
CHARLES DU BOS
L’imprimeur-gérant : André Marty.
PARIS.
IMPRIMERIE
ÜE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.
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pour ainsi dire jamais question de son art. Pendant qu’il travaillait à 1a, voûte
de la chapelle Sixtine, aucune tracasserie du dehors ne lui fut épargnée, et les
lettres de cette période sont particulièrement découragées et amères. « L’esprit
qui écrivit la lettre suivante à Giovan Simone [son frère] ne peut pas avoir été
en bonnes conditions pour travailler, » dit très justement M. Holroyd, « mais
comme jamais il 11e lui échappe dans ses lettres un seul mot sur son art, il est
à penser que lorsque l’inspiration s’emparait de lui, toutes les autres préoccu-
pations étaient laissées à la porte de l’atelier y. Dans des traits comme celui-là
irons saisissons l’histoire d’une âme plus que toute autre solitaire et blessée,
pour qui la création était une sorte d’antidote contre les souffrances de la vie.
En appendice M. Holroyd nous donne la traduction de trois dialogues sur la
peinture, composés par Francesco d’Ollanda, un Portugais peintre de miniatures
qui se trouvait à Rome en l’an 1538. Le manuscrit fut publié pour la première
fois dans la Renascenza Vortugueza (Porto, 1896, n° Vil). Les principaux interlocu-
teurs sont, avec l'auteur, la marquise de Pescara et Michel-Ange. De très curieuses
opinions de Michel-Ange sur la supériorité de la peinture italienne sur 1a, pein-
ture flamande (p. 279-281), sur les richesses artistiques de l'Italie (290-291), sur
l’universalité de la peinture (p. 296-297), etc., y sont rapportées.
11 faudrait, après avoir parlé de Michel-Ange lui-même, donner quelque idée
de la rare finesse critique de l’auteur, citer telle note suggestive sur le rôle du
bas-relief dans la sculpture toscane (p. 102, note 3); mais la place fait défaut.
Contentons-nous de signaler les excellentes illustrations du livre, et M. Charles
Holroyd ne ous en voudra pas de nous être laissé entraîner par un sujet qu’il
connaît et affectionne si bien.
CHARLES DU BOS
L’imprimeur-gérant : André Marty.
PARIS.
IMPRIMERIE
ÜE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.